Mario Girard, du Port de Québec, plaide pour une vision collective Les Affaires.

Publié le 4 février 2012

Les Affaires

Mario Girard, du Port de Québec, plaide pour une vision collective

V. LESAGE .

Les débardeurs québécois ne chôment pas. Dans les ports de la province, les espérances liées au Plan Nord et à une relance de l’économie laissent miroiter d’autres volumes records de marchandises et des centaines de millions d’investissements.

«Il y en a du stock à transborder !» s’exclame Mario Girard, président de l’Administration portuaire de Québec (APQ). «Le potentiel de sortie du Plan Nord excédera la capacité des ports. On doit travailler ensemble.»

Saguenay veut multiplier par 14 sa capacité de transbordement, pour atteindre 5 millions de tonnes d’ici cinq ans. Sept-Îles attend l’argent d’Ottawa pour construire un terminal d’une capacité de 50 millions de tonnes. Québec aussi se positionne : 50 millions de dollars seront investis cette année dans l’amélioration des infrastructures portuaires, le plus important investissement depuis les années 1960, et l’argent vient surtout du secteur privé.

L’APQ prévoit une augmentation de 100 % du tonnage de vrac solide d’ici cinq ans grâce au Plan Nord, dont elle bénéficie déjà des retombées. Elle veut faire passer sa capacité totale à 40 millions de tonnes de marchandises à moyen terme. En 2011, 29 millions de tonnes de céréales et de vrac solide et liquide ont été transbordées au Port de Québec ; un record, qui le place au premier rang provincial.

Comme Saguenay, Québec a l’avantage de la profondeur d’eau et peut accueillir les gros navires, mais le port saguenéen, qui sera bientôt relié au chemin de fer, doit aussi trouver un moyen efficace de transporter la marchandise du rail, situé en hauteur, vers le quai. À Sept-Îles, il faut utiliser de petits bateaux pour aller remplir les cargos géants amarrés plus au large, ce qui requiert du temps.

Critères de choix

«Évidemment, si le navire doit aller en Chine, c’est normal qu’il passe par Sept-Îles. Quand une mine ouvre, elle se demande où va le minerai et quelle est la connexion optimale. Québec est connectée par rail à Chibougamau, comme le sera bientôt Saguenay, mais Saguenay n’a pas les mêmes équipements ni la même capacité que Québec, qui est un des ports multiproduits les mieux équipés d’Amérique du Nord ; donc, le choix du port ne dépend pas que de la proximité», analyse Mario Girard.

Le pdg du Port de Québec préconise une approche collective des administrations portuaires pour le développement de l’industrie maritime. Ce développement est accéléré par le Plan Nord, mais M. Girard estime qu’un rattrapage s’imposait de toute manière, car cette industrie a pris du retard par rapport au reste du monde (pour la simple mise à niveau de ses infrastructures, Québec a besoin de 150 millions de dollars). Un changement législatif en 1999 a amené les ports canadiens à devenir des concurrents, puisqu’ils sont tenus de s’autofinancer. Cependant, M. Girard considère qu’il faut aussi que les ports soient des partenaires.

«On doit attirer du trafic pour assurer notre survie, mais il faut essayer d’avoir une vision collective et ne pas se battre l’un contre l’autre. Le transport maritime est le moins polluant qui soit ; on doit le développer, et il faut que ça se fasse de la manière la plus intelligente et la plus harmonieuse possible», affirme-t-il.

via Mario Girard, du Port de Québec, plaide pour une vision collective – archives | LesAffaires.com.

Les commentaires sont fermés.