Poussière rouge: une citoyenne s’attaque à la thèse de l’incident isolé | Le Soleil.

Publié le 18 décembre 2012 à 19h17 | Mis à jour le 18 décembre 2012 à 19h17

Le Soleil

Poussière rouge: une citoyenne s’attaque à la thèse de l’incident isolé

ANNIE MATHIEU

(Québec) L’épisode du nuage poussière rouge dans le quartier Limoilou au mois d’octobre n’était pas un incident isolé dans le temps et l’espace. Selon de nouvelles analyses effectuées par la citoyenne qui avait sonné l’alarme cet automne, d’importantes traces de métaux lourds ont aussi été décelées à plusieurs reprises en novembre dans la Baie de Beauport et le quartier Saint-Jean-Baptiste.

Véronique Lalande

Véronique Lalande a convoqué les médias mardi pour divulguer les résultats d’une série de prélèvements de poussière effectués le mois dernier à différents endroits dans Limoilou, à la Baie de Beauport et dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. «On voulait s’attaquer à la thèse que c’était un incident unique», a-t-elle expliqué.

PHOTO: LE SOLEIL, ERICK LABBÉ

Véronique Lalande et son conjoint, Louis Duchesne, montrent à nouveau du doigt le Port de Québec et réclament désormais un moratoire sur le développement de ses nouvelles activités. «Il faut vraiment prendre une pause, asseoir tous les acteurs, réfléchir ensemble à quels sont les impacts sur la santé et l’environnement des activités au Port de Québec», a lancé Mme Lalande en conférence de presse.

Cette dernière avait convoqué les médias mardi pour divulguer les résultats d’une série de prélèvements de poussière effectués le mois dernier à différents endroits dans Limoilou, à la Baie de Beauport et dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. «On voulait s’attaquer à la thèse que c’était un incident unique», a-t-elle expliqué.

Il y a près d’un mois, Mme Lalande avait révélé que les échantillons de poussière provenant du balcon de sa résidence dans le Vieux-Limoilou à la suite du déchargement d’oxyde de fer par la firme Arrimage le 26 octobre contenaient non seulement du fer mais aussi des concentrations d’autres métaux lourds potentiellement nocifs pour la santé.

De nouveaux tests révèlent que même si les proportions pour le fer ont diminué, celles pour d’autres matières ont doublé, voire quadruplé selon le métal. Par exemple, en octobre, la citoyenne a découvert à Limoilou une concentration en nickel de 474 mg/kg, de 644 mg/kg en cuivre et de 998 mg/kg en zinc. Le 9 novembre, ces proportions ont atteint respectivement 1750 mg/kg, 2140 mg/kg et 1510 mg/kg.

Dans la Baie de Beauport, le 21 novembre, les concentrations ont totalisé 7210 mg/kg pour le nickel, 4330 mg/kg pour le cuivre et 3060 mg/kg pour le zinc. À Saint-Jean-Baptiste, le 18 novembre, elles étaient de 482 mg/kg, 811 mg/kg et de 988 mg/kg. «Ça dépasse tout entendement!» dénonce Véronique Lalande, rappelant que ce dernier quartier est situé très loin du port de Québec. La mère de famille souligne par ailleurs que ces chiffres dépassent des normes québécoises et canadiennes fixées pour la concentration de métaux dans les sols.

Les autorités alertées

Les résultats de ces échantillons ont été transmis au ministère de l’Environnement, à la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale (DRSP) ainsi qu’à la Ville de Québec.

Plus tôt dans la journée, le maire de Québec, Régis Labeaume, a remis en question la crédibilité des données présentées par la citoyenne. «Il faut faire attention pour ne pas alerter les gens avec des résultats qui ne sont pas scientifiquement bien manipulés. La vérité, c’est le Ministère qui va l’avoir avec ses résultats scientifiques», a-t-il fait valoir, précisant néanmoins qu’il trouvait Mme Lalande «très intelligente» et que la Ville a déjà annoncé qu’elle allait balayer les rues dans Limoilou huit fois par année plutôt de deux fois.

La firme Arrimage réagira mercredi aux données présentées par Véronique Lalande. L’entreprise a jusqu’à jeudi pour présenter un plan correctif au ministère de l’Environnement.

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