Poussière de nickel : création d’une cellule de veille | Québec Hebdo.

Publié le 21 Mars 2013

Journal Le Québec Express, membre du groupe Québec Hebdo

Poussière de nickel : création d’une cellule de veille

Isabelle Le Maléfan

La Ville de Québec a créé mercredi après-midi une cellule de veille pour permettre d’agir plus rapidement au besoin du dossier de la poussière de nickel dans Limoilou. Depuis, de nombreuses réactions se font entendre. Un avis de santé publique sera rendu en avril prochain afin de connaître les impacts sur la santé de cette poussière. De son côté, l’Administration portuaire de Québec appelle à la prudence.

Un décret, adopté par le comité exécutif, a permis la création de cette cellule de veille. Ainsi quatre employés de la Ville siégeront, avec le docteur François Desbiens, directeur régional de la Santé publique. Dorénavant, Chantal Giguère, directrice générale adjointe de la sécurité publique de la Ville de Québec, fera la liaison entre le maire, Régis Labeaume et la direction de la Santé publique.

Trois stations de mesure du réseau de surveillance de la qualité de l’air du ministère du Développement durable, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) ont été analysées. Les données, suivies d’avril 2010 à mars 2012, révèlent des concentrations inquiétantes de métaux lourds dans l’atmosphère. Notamment, la concentration moyenne de nickel est quatre fois plus importante que la valeur limite permise par le Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère et au moins 35 fois plus élevée que les concentrations moyennes observées dans les plus grandes villes canadiennes. «Les données révèlent que la contamination de l’atmosphère par le nickel remonte à plus d’une dizaine d’années et que les concentrations dans l’air augmentent sans cesse», peut-on lire dans l’analyse des concentrations de métaux dans l’air ambiant du territoire de Limoilou, réalisée par les membres de Vigilance Port de Québec.

Avis de santé publique

Depuis trois mois, la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale (DRSP) reçoit les préoccupations des citoyens vivant dans le secteur de Limoilou. «Une analyse rigoureuse et exhaustive est requise avant de tirer toute conclusion», déclare la Santé publique.

Actuellement, elle travaille sur l’élaboration d’un avis de santé publique. «La rigueur est de mise quant aux conclusions à tirer sur les effets à la santé de ces contaminants dans l’environnement. De plus, c’est l’ensemble des contaminants dans l’air extérieur qui sera pris en compte dans l’avis de santé publique afin d’arriver à un portrait global de la situation. La DRSP est chargée de statuer sur l’impact à la santé, et non pas sur l’identification de la source de contamination», poursuit la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale.

La mission de la DRSP étant de protéger la santé de la population, la Santé publique prendra le temps nécessaire pour l’analyse de ce dossier, afin de donner l’heure juste à la population.

«La situation actuelle me préoccupe et je crois que la population a droit à de la transparence dans ce dossier. Je demande donc au ministre Hébert de rendre public, d’ici demain, l’avis de la direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale. Il doit également tenir une séance d’information, dès la semaine prochaine, afin de répondre aux inquiétudes et rassurer les résidents de Limoilou», déclare André Drolet, député de Jean-Lesage.

Identifier la source de contamination

De son côté, l’Administration portuaire de Québec souhaite que la source de la présence de nickel dans le quartier Limoilou soit rapidement identifiée. «Il s’agit d’une situation préoccupante pour tout le monde que nous prenons très au sérieux, affirme Mario Girard, président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec. Il faut d’abord identifier la nature et la provenance du nickel. À cet effet, nous collaborons avec les autorités environnementales et toute l’équipe du port est mobilisée afin d’analyser les données disponibles et de colliger toute l’information pouvant être pertinente. Il importe aussi d’apporter des réponses claires à la population quant aux risques potentiels pour la santé, ce dont est chargée la Direction de la santé publique.»

Dans l’attente de l’identification de la ou les sources expliquant la présence de nickel dans l’air, de la nature de celle-ci et des risques possibles sur la santé, l’Administration portuaire lance un appel à la prudence. «L’analyse des particules est une tâche complexe et il faut éviter de sauter trop vite aux conclusions. Il y a plus d’une source potentielle», souligne Mario Girard.

Rappelons que la société Arrimage Saint-Laurent est en voie de réaliser un investissement de 7 M$ afin de mettre des équipements et infrastructures permettant de réduire encore davantage les émissions de poussière. Le port installera également une dizaine de capteurs de poussière répartis sur l’ensemble de son territoire.

L’avis de santé publique qui fera le point sur l’impact sur la santé de l’ensemble des contaminants dans l’air extérieur du quartier Limoilou sera rendu public le mois prochain.

via Poussière de nickel : création d’une cellule de veille – Actualités – Québec Hebdo.

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