Quatre fois la norme! | Journal de Québec.

PUBLIÉ LE: MERCREDI 03 AVRIL 2013, 23H15 | MISE À JOUR: JEUDI 04 AVRIL 2013, 11H14

JOURNAL DE QUÉBEC

Émissions de nickel dans l’air de Limoilou : Quatre fois la norme!

Les dépassements en nickel sont trop élevés depuis au moins 11 ans

L’Administration du port de Québec ne reconnaît pas la juridiction du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs relativement à certaines de ses activités (© LES ARCHIVES KARL TREMBLAY).

RÉGYS CARON @

QUÉBEC – Les émissions de particules de nickel dans l’air de Limoilou sont jusqu’à quatre fois plus élevées que la norme, et ce, depuis le début des années 2000, confirme le ministère de l’Environnement du Québec.

Environnement Québec a attendu jusqu’en décembre 2012 pour informer la Direction régionale de santé publique de ces dépassements, après avoir obtenu un «portrait global» de la situation et parce que la norme de 12 nanogrammes (ng) par mètre cube d’air n’existe que depuis juin 2011, dans le nouveau Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère. «Ce n’était pas une préoccupation du Ministère (avant juin 2011), étant donné qu’il n’y avait pas de réglementation. Ça aurait été difficile d’agir», plaide la directrice du Service de suivi de l’état de l’environnement, Linda Tapin.

Les sources

Parmi les sources d’où pourraient provenir les poussières de nickel, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) considère le port de Québec, l’incinérateur de la ville de Québec, la papetière White Birch de même que la raffinerie Ultramar à Lévis. Le port fait toutefois l’objet d’une surveillance particulière du MDDEFP en raison des volumes importants de minerais bruts (nickel, cuivre, zinc et fer) qui y sont transbordés et entreposés.

Les inspecteurs du MDDEFP se rendent fréquemment sur les quais du port de Québec. «On poursuit nos inspections, et l’administration portuaire collabore, confirme Caroline Boiteau, de la Direction régionale du Ministère. On va sur le site pour assister à des activités de transbordement et de chargement. On prend des échantillons des amoncellements (de minerais).»

Litige

Sauf que le Port de Québec ne reconnaît pas la juridiction du MDDEFP relativement à certaines de ses activités. L’Admi­nistration du port (APQ) a d’ailleurs intenté un recours contre le Ministère en septembre 2012, de concert avec la compagnie IMTT-Québec. «Beaucoup de monde pointe le Port de Québec, mais il faut être prudent», convient Linda Tapin.

Si la source des émissions de nickel devait être le port de Québec, le MDDEFP pourrait se retrouver dans une situation où il ne pourrait pas interdire l’activité génératrice de ces émissions,, pour la simple raison qu’il n’a pas eu à l’autoriser en vertu de la Loi sur la protection de l’Environnement. «Si la source devait être au port, il n’y a pas de cheminée, pas d’activité à autoriser, la problématique serait plus complexe, convient Mme Tapin. On va voir si la juridiction nous le permet.» Certaines activités au port sont réglementées, le transbordement de minerai n’en fait pas partie, confirme Caroline Boiteau.

Le Ministère a toutefois demandé à l’APQ de lui fournir la liste des arrivages passés de bateaux venus y transborder leurs chargements de nickel. Pour vérifier s’il y a corrélation entre les déchargements et les pointes d’émission de nickel observées dans les données, précise le Ministère.

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