Nuage de poussière : Arrimage blâme la Ville | Le Soleil.

Publié le 04 juin 2013 à 05h00 | Mis à jour à 07h42, Le Soleil

PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, Yan Doublet
Par voie de communiqué, le directeur général d’Arrimage du St-Laurent, Jean-François Dupuis, affirme que les 15 canons à eau annoncés dès novembre sont prêts à être utilisés depuis le 8 mai. Mais l’entreprise ne peut puiser son eau comme prévu dans le fleuve, à la hauteur de la baie de Beauport.

ANNIE MORIN

Nuage de poussière au Port de Québec: Arrimage blâme la Ville

(Québec) Les canons à eau censés rabattre la poussière au sol lors des opérations de transbordement au port de Québec ne sont pas opérationnels même si cela fait six mois qu’Arrimage du St-Laurent en a fait l’annonce. Le retard dans la mise en fonction est imputé à la Ville de Québec, qui a «avisé tardivement» la compagnie que l’eau puisée dans la baie de Beauport était «impropre à l’utilisation».

Arrimage du St-Laurent a publié lundi un communiqué de presse pour faire le point sur sa stratégie de gestion de l’eau. Dans le document, le directeur général Jean-François Dupuis évoque le nuage de poussière de charbon qui s’est formé vendredi vers l’heure du souper. Il affirme que les 15 canons à eau annoncés dès novembre, donc après l’épisode de poussière rouge, sont prêts à être utilisés depuis le 8 mai. Mais l’entreprise ne peut puiser son eau comme prévu dans le fleuve, à la hauteur de la baie de Beauport.

Début avril, la Ville de Québec a fait savoir que cette eau devait être traitée avant d’être utilisée pour rabattre les poussières au sol. Sinon, les bactéries présentes dans l’eau pourraient contaminer les travailleurs et les voisins, a précisé au Soleil Johanne Lapointe, vice-présidente d’Arrimage Québec, filiale locale d’Arrimage du St-Laurent.

Une station de chloration de l’eau doit donc être construite à la limite du terminal du secteur Beauport pour approvisionner le réseau de canons à eau mis en place pendant l’hiver. Les travaux doivent être exécutés d’ici deux à trois semaines, selon Mme Lapointe, qui parle de délais et de coûts supplémentaires «importants».

Manque de pression

Tel que révélé en fin de semaine, la pression d’eau dans les bornes fontaines n’est pas suffisante pour faire fonctionner les canons à plein régime. Le réseau d’aqueduc fournit au maximum 80 livres de pression alors qu’il en faudrait 450. Si plus d’appareils sont activés, chacun perd en efficacité. Au maximum, quatre appareils, dont deux nouveaux et deux mobiles montés sur des camions, peuvent donc être utilisés en même temps. Vendredi, il y en avait seulement trois malgré un temps capricieux.

Arrimage du St-Laurent affirme avoir «clairement spécifié» lors de l’annonce de son plan environnemental de 12 millions $, en mai, que «l’infrastructure est installée à près de 90 %». Les journalistes n’avaient pas compris pour autant que la quasi-totalité des canons n’étaient pas opérationnels.

Pour Mme Lapointe, il apparaît évident que «c’est très long d’installer des canons», car il faut creuser la canalisation, installer l’électricité et amener la fibre optique pour pouvoir tout contrôler à distance, et ce, sur une distance totale d’environ 2,5 kilomètres.

Outre la station de chloration, Arrimage du St-Laurent procède également à la construction d’un nouveau bassin de sédimentation, où les eaux de ruissellement générées par ces arrosages réguliers seront décantées avant d’être retournées au fleuve. Ce bassin, beaucoup plus grand que celui utilisé actuellement, sera complété en 2014. Entre-temps, une usine de traitement mobile permettra de purifier les eaux usées de surface.

L’Administration portuaire de Québec  se dit au courant de tout le dossier, qu’elle suit au jour le jour, et ne s’inquiète pas des contraintes qui retardent l’utilisation des canons. «Actuellement, ils [les dirigeants d’Arrimage] sont dans les temps qu’ils nous avaient dit. […] Ils suivent exactement le plan proposé», a souligné lundi Anick Métivier, porte-parole du Port.

Labeaume «au bout de sa patience»

À peine débarqué à l’hôtel de ville, le maire Régis Labeaume avait un message à passer à Arrimage du St-Laurent. «Arrimage St-Laurent, je suis rendu au bout de ma patience avec eux autres. J’ai parlé aux autorités du Port en fin de semaine, j’attends le rapport, mais ça se peut pas là. Ma position de maire fait que je dois avoir du respect pour une organisation qui amène de la richesse à Québec, mais on peut pas le faire au détriment des gens», a-t-il martelé lundi, après avoir présenté ses nouveaux candidats à la presse.

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