Arrimage du Saint-Laurent: un plan plus détaillé exigé | Le Soleil.

Publié le 08 juin 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00, Le Soleil.

Arrimage du Saint-Laurent: un plan plus détaillé exigé

Arrimage du St-Laurent prévoyait investir de 10 à 12 millions $ dans ses infrastructures, mais ne juge toutefois pas nécessaire d’ériger d’un système étanche lors du transbordement de nickel vers les entrepôts. PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, JEAN-MARIE VILLENEUVE

ANNIE MORIN

(Québec) Arrimage du St-Laurent doit retourner à sa table à dessin. Le ministère de l’Environnement juge incomplet le plan d’action environnemental soumis il y a un mois pour éviter de nouveaux épisodes de pollution de l’air à Québec. L’entreprise a jusqu’au 31 juillet pour fournir une première – et longue – série de précisions.

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) a répondu par lettre, mercredi, au plan déposé le 3 mai par Arrimage du St-Laurent, tenu responsable d’émanations de nickel dépassant six fois les normes permises autour du port de Québec.

La compagnie propose d’investir de 10 à 12 millions $, essentiellement pour compléter son réseau de canons à eau qui doivent rabattre la poussière au sol lors des opérations de transbordement, et construire un entrepôt à pression négative. Elle ne juge toutefois pas nécessaire d’ériger un système étanche pour le transbordement du nickel des navires jusqu’aux entrepôts.

«Nous constatons, à la lecture du plan d’action, que celui-ci se veut un résumé très succinct, et qu’aucune mesure n’y est décrite de façon précise et détaillée», écrit d’entrée de jeu Caroline Boiteau, ingénieure et directrice adjointe pour la région de la Capitale-Nationale, dans la lettre dont Le Soleil a obtenu copie.

Le Ministère considère également qu’il «ne dispose pas d’informations suffisantes concernant le site, les équipements, les infrastructures et les activités de l’entreprise qui lui permettraient de bien situer ces mesures correctrices dans leur contexte. Il nous est donc difficile d’évaluer adéquatement leur efficacité».

Un plan beaucoup plus détaillé est exigé d’ici le 31 juillet. Il devra mieux expliquer les actions choisies, décrire les infrastructures et les équipements d’épuration à venir, en plus de fournir des détails techniques. Pour le contrôle des poussières, par exemple, il faudra dire quand et comment les perches, canons à eau et balais mécaniques seront utilisés.

Un plan d’échantillonnage de l’air ambiant devra aussi être soumis. D’ores et déjà, le Ministère précise que la localisation des stations d’échantillonnage, qui sont installées côte à côte, «n’est pas une mesure efficiente». Au moins un capteur devra être déménagé pour une meilleure représentativité spatiale.

Le MDDEFP veut également savoir précisément ce qui se passera quand des problèmes seront détectés par les nouveaux instruments de mesure et de surveillance, ou quand des vents importants souffleront sur les berges du Saint-Laurent.

Une seconde échéance est fixée au 15 octobre. À cette date, Arrimage du St-Laurent devra présenter de façon détaillée l’ensemble de ses activités dans le port de Québec. Cela va d’un plan du site aux noms des navires reçus depuis 2009, en passant par «la liste et les volumes actuels et maximaux de toutes les matières transbordées ou entreposées» et une description des systèmes de traitement des eaux de ruissellement.

Obligation de résultat

La correspondance s’achève sur un rappel: «Vous avez une obligation de résultat quant aux mesures correctrices qui sont envisagées. Autrement dit, les mesures proposées dans le plan d’action devront permettre de faire diminuer les émissions de nickel et de particules, de manière à faire cesser les dépassements des normes d’air ambiant observés dans le quartier Limoilou.»

Au moment de présenter son plan d’action environnemental, Arrimage du St-Laurent contestait toujours sa responsabilité quant à la dispersion de nickel dans l’air de la basse ville. Or, l’enquête du ministère de l’Environnement a établi que la forme de nickel retrouvée à Limoilou correspondait au minerai extrait des mines du Nord québécois, lequel est transbordé au port de Québec. Il a été impossible de joindre un porte-parole d’Arrimage, vendredi soir, pour savoir ce que l’entreprise comptait faire maintenant.

via Arrimage du Saint-Laurent: un plan plus détaillé exigé | Annie Morin | Environnement.

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