Le projet de développement de l’Anse-au-Foulon sème l’inquiétude | Le Soleil.

Publié le 17 juillet 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

Le projet de développement de l’Anse-au-Foulon sème l’inquiétude

Le développement du secteur de l’Anse-au-Foulon inquiète plusieurs citoyens qui doivent déjà vivre avec la poussière et le bruit provenant du port de Québec. LE SOLEIL, STEVE DESCHÊNES

ANNIE MORIN

(Québec) Le développement du secteur de l’Anse-au-Foulon pour y transborder du vrac «nature» ne se fera pas sans nouvelles constructions, ce qui inquiète les résidants du Cap-Blanc, mais aussi des Jardins Mérici, qui se plaignent déjà de la poussière et du bruit provenant du port de Québec. Le conseil de quartier réclame une étude d’impact sur l’environnement menée de façon indépendante.

Une rencontre a eu lieu le 2 juillet entre l’Administration portuaire de Québec (APQ) et le conseil de quartier Vieux-Québec-Cap-Blanc-Colline-Parlementaire. Les citoyens ont été informés de l’érection prochaine de deux silos pour l’entreposage de produits de biomasse, comme des granules de bois, ou agricoles, comme des céréales.

Ces silos, d’une capacité de 35 000 tonnes et pouvant mesurer jusqu’à 45 mètres, seraient équipés de ventilateurs pour aérer et conserver la marchandise. Ils seraient construits à l’extrémité ouest du terminal occupé en grande partie par la Coop fédérée. Un système de convoyeurs fermés est également projeté.

Lise Bourbeau, résidente du Cap-Blanc, s’inquiète particulièrement de la partie «ventilateurs». Elle fait remarquer que ce genre d’équipement cause des problèmes de voisinage dans les campagnes du Québec et voit mal comment il pourrait s’intégrer dans un quartier comme le sien. «Les gens qui demeurent en haut de la côte Gilmour risquent aussi d’avoir le bruit», souligne-t-elle.

Les syndicats de copropriété du complexe résidentiel Les Jardins de Mérici en sont bien conscients et doivent tenir une réunion sur le sujet cette semaine.

Alain Samson, président du conseil de quartier, est également préoccupé. S’il applaudit l’idée de manutentionner des produits «verts» plutôt que chimiques, le représentant des citoyens rappelle que plusieurs problèmes de poussière et de bruit ne sont toujours pas réglés dans le secteur. Pour éviter d’en ajouter, il voudrait que l’APQ se soumette à un processus indépendant d’examen des impacts environnementaux. «C’est un must, un incontournable», dit-il.

Une étude bientôt déposée

Or, le Port de Québec a l’intention de suivre la procédure habituelle prévue à la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale, a indiqué mardi une porte-parole, Marie-André Blanchet. Le promoteur du projet, Arrimage du St-Laurent, déposera dans les prochaines semaines une étude des effets environnementaux attendus, qui sera révisée par le personnel du Port et éventuellement approuvée, avec ou sans modifications. Le document sera rendu public, amputé toutefois des renseignements commerciaux.

L’échéancier est serré puisque les travaux d’aménagement doivent commencer à la fin de l’été, en vue d’accueillir les premiers chargements à l’été 2014. Un investissement privé de 25 millions $ est planifié. En rencontre publique, à la fin juin, le président-directeur général du Port de Québec, a parlé d’un «développement écoresponsable» pour l’Anse-au-Foulon.

M. Samson aurait souhaité minimalement que Johanne Gélinas, consultante chargée d’élaborer une stratégie de développement durable pour le Port, mette son nez dans le dossier. Mais MmeBlanchet affirme que ce n’est pas son rôle, tout comme la principale intéressée d’ailleurs.

Tant l’APQ qu’Arrimage Québec ont refusé mardi de préciser au Soleil la forme des infrastructures projetées à l’Anse-au-Foulon. La taille des silos et la présence ou non de ventilateurs ont été impossibles à confirmer. Mme Blanchet a au mieux accepté de nous dire que le Port avait imposé une condition : que les nouveaux équipements ne dépassent pas la hauteur de la tour de la Coop fédérée, qui a l’air d’un gratte-ciel en bordure du fleuve.

Johanne Lapointe, vice-présidente d’Arrimage du St-Laurent, affirme quant à elle qu’il est trop tôt dans le processus de décision et d’évaluation environnementale pour discuter du projet. «Il y a des choix qui ne sont pas faits encore», a-t-elle insisté.

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