Québec – La contamination au nickel s’étend | Le Devoir.

Québec – La contamination au nickel s’étend

Le Devoir, 27 septembre 2013 | Isabelle Porter | Ville de Québec

En avril 2013, le ministère de l’Environnement a déterminé que les concentrations de nickel inhabituellement élevées provenaient du port de Québec. Photo : Renaud Philippe – Le Devoir

Québec — Le problème de pollution atmosphérique par les métaux lourds ne s’arrête pas au quartier Limoilou à Québec. Des concentrations élevées de nickel ont été mesurées jusque dans le secteur de Vanier, à plus de 5,6 kilomètres du port de Québec.

« Si on en a aussi loin que ça avec la même signature, ça veut dire qu’il y en a énormément dans l’air », avance Véronique Lalande, de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec.

Mme Lalande et son conjoint, Louis Duchesne – lui-même chercheur -, ont tiré cette conclusion après avoir analysé des données récentes du ministère du Développement durable sur la qualité de l’air pour la période d’avril 2012 à mai dernier.

Les capteurs du ministère dans Vanier montrent que les concentrations de nickel s’élèvent à 7,6 ng/m3. C’est trois fois moins qu’à Limoilou (21 ng/m3) et inférieur à la norme de la Loi québécoise sur la qualité de l’environnement (12 ng/m3).

Toutefois, c’est presque quatre fois plus que le seuil de risque cancérogène utilisé par la Direction de la santé publique (2 ng/m3). Mme Lalande ajoute que la moyenne canadienne pour la présence de nickel dans l’air est de 0,9 ng. « Les concentrations observées dans le quartier Vanier sont, en moyenne, cinq fois plus importantes qu’à Montréal et dix fois plus importantes qu’à Toronto. »

Selon elle, il faudrait analyser la qualité de l’air dans un rayon de plusieurs kilomètres autour du port. En reprenant la distance qui le sépare de Vanier, cela englobe des zones de Beauport, l’île d’Orléans, les berges du fleuve à Lévis et une bonne partie du centre-ville de Québec.

Dans son rapport de 2013 sur le nickel, la Direction régionale de la santé publique notait que le risque de cancers dans Limoilou causés par le nickel était « relativement faible ». Or elle soulignait qu’il était quand même « nécessaire de réduire au maximum » ses émissions dans l’air.

Il semble par ailleurs que les concentrations des particules fines de ce métal aient baissé à partir d’avril 2012 dans Limoilou. Pour la période d’avril 2010 à mars 2012, elles s’élevaient à 52 ng/m3. Or les dernières données traitées par le couple Lalande-Duchesne font état de concentrations de 21 ng/m3.

D’autres contaminants?

Rappelons que ce sont eux qui, les premiers, ont sonné l’alarme l’an dernier sur la pollution en provenance du port. En avril 2013, le ministère de l’Environnement leur donnait raison en établissant clairement que ses concentrations de métaux lourds ne pouvaient que provenir du port de Québec et des activités de transbordement de vrac de l’entreprise Arrimage du St-Laurent.

Or, pour Mme Lalande, la question du nickel n’est que la pointe de l’iceberg. « On suit le nickel parce que son caractère nocif a fait l’objet d’une forte documentation et qu’il a une signature chimique facile à suivre. Mais je suis convaincue que les poussières de cuivre, de fer et d’autres minéraux qu’on trouve proviennent aussi du port. La différence avec le nickel, c’est qu’on est capable de tracer son origine hors de tout doute. »

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