«Ils nous prennent pour des cons» | Le Journal de Québec.

PUBLIÉ LE: JEUDI 14 NOVEMBRE 2013, 23H45 | MISE À JOUR: VENDREDI 15 NOVEMBRE 2013, 1H52

LES «SILOS DE LA HONTE» ENRAGENT LABEAUME JUSQU’À PARIS

«Ils nous prennent pour des cons»

Il croit que les citoyens vont réclamer le démantèlement des silos à granules

Le maire Labeaume assure que les gens de Québec voudront démanteler les silos dont la construction est prévue en bordure du boulevard Champlain. PHOTO COURTOISIE

MARIANNE WHITE @

PARIS – Depuis Paris, Régis Labeaume multiplie les démarches contre le projet de silos à l’anse au Foulon en interpellant l’UNESCO et le premier ministre Stephen Harper, et en allant même jusqu’à évoquer un démantèlement des bâtiments.

«Ça ne marche pas. On est contre toutes les tendances. On va le regretter. À un moment donné, la communauté va vouloir débâtir ça. Je vous le jure», a lancé le maire de Québec en entrevue avec le Journal.

Il ne décolère pas contre le Port de Québec et Arrimage Québec, qui ont fait fi, selon lui, de la communauté et des réticences de la Ville et de la ministre Agnès Maltais.

«Ils nous prennent pour des cons», a laissé tomber M. Labeaume, qui soutient que l’échéancier pour les silos était l’été 2014 lorsque Mario Girard, président-directeur général du Port, lui a présenté le projet d’Arrimage, le 2 octobre.

Il fustige Mario Girard

«Aujourd’hui, je n’en reviens pas encore, c’est cavalier. Si c’est urgent, soit honnête et dis-le au monde», a ragé le maire, qui reproche à Arrimage de ne pas avoir tenu de consultation publique comme promis.

M. Labeaume n’a pas manqué d’écorcher M. Girard, qui est un ami de longue date.

«Là-dessus, il a tout faux, Mario. Il devait nous revenir, il ne s’en souvient pas. Il fait de l’amnésie», a pesté le maire, qui ne digère pas non plus les commentaires de M. Girard selon lesquels sa réaction était épidermique et que l’opposition au projet envoyait de mauvais signaux aux gens d’affaires intéressés à s’établir à Québec.

«Mon ami Mario, je lui dit ceci: ce n’était pas épidermique. Il n’a pas à être surpris de ma réaction. Qu’il me laisse moi-même être très, très surpris de la façon dont il a fait ça. Et c’est faux qu’on lance un mauvais signal aux autres», a insisté le maire.

UNESCO

M. Labeaume va tenter de rencontrer, d’ici la fin de sa mission à Paris, des représentants de l’UNESCO afin de s’assurer que les gigantesques silos à granules ne vont pas défigurer la carte postale du Vieux-Québec, qui est inscrit au patrimoine mondial.

Le maire a aussi fait appel au premier ministre Stephen Harper, qui a laissé Denis Lebel répondre à sa place (voir autre texte).

Une chose est certaine, M. Labeaume ne s’avoue pas vaincu même si ses recours sont limités. «Bon, alors j’ai parlé au fédéral, qu’est-ce qu’il me reste? Aller me coucher devant un bulldozer? Ils sont chez eux, le problème est là. On a un État dans un État. Depuis quand c’est le Port qui mène la Ville?» a-t-il dit.

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