L’énorme dôme blanc apparaît dans le paysage portuaire | Le Journal de Québec.

PUBLIÉ LE: SAMEDI 16 NOVEMBRE 2013, 22H40 | MISE À JOUR: SAMEDI 16 NOVEMBRE 2013, 22H45

L’énorme dôme blanc apparaît dans le paysage portuaire

La structure de 46 m de haut ne fait pas l’unanimité, © PHOTO ANNIE T. ROUSSEL

NICOLAS LACHANCE @

Le gigantesque dôme est loin de faire l’unanimité. Plusieurs trouvent toutefois la structure moins dérangeante que prévu.

Certains crient à la laideur, d’autres s’attendaient à pire. L’énorme dôme blanc du futur terminal de granules de bois, gonflé depuis samedi dans le port de Québec, ne laisse personne indifférent.

Profitant de la température clémente sur la promenade Samuel-De Champlain, des dizaines de curieux à pied et à vélo sont venus observer la première des deux nouvelles structures imposées par la compagnie Arrimage Québec dans le paysage de l’anse au Foulon.

Les personnes rencontrées par le Journal avaient toutes leur mot à dire, mais la majorité d’entre elles s’entendait pour affirmer que la structure était moins dérangeante que prévu.

«Je pensais vraiment que ça dérangerait plus la visibilité des gens qui demeurent près de la falaise, a mentionné Rachel Simard. Je trouve que c’est même esthétiquement beau, cette boule-là.»

Un point de vue complètement différent a été exprimé par Céline, une citoyenne qui fréquente régulièrement la promenade qui longe le fleuve. «C’est affreux. Le secteur était même déjà laid», a-t-elle affirmé.

Façons de faire

Cependant, tous les gens ont signalé que ce sont les manières de procéder du Port de Québec qui les embêtent.

«Je dois avouer que la façon de faire est étrange et qu’il y a peut-être eu un peu de bisbille. Hier, il n’y avait rien et, là, soudainement, c’est en place. Pourtant, on ne connaissait pas le projet il y a une semaine», a indiqué Guy Montpetit, ajoutant que la mission d’un port était néanmoins de faire rouler l’économie. «Mais, bon, qu’est-ce qu’on peut faire? Ils sont là.»

Pour des artistes

Par ailleurs, afin d’embellir le silo, les gens réclament déjà que des artistes puissent mettre à profit leur talent. «Peut-être que Robert Lepage va faire de belles choses là-dessus. J’ai pensé tout de suite à lui», a avancé Julie Roy.

«Si jamais ils restent là, le port pourrait engager des artistes pour faire une œuvre. Alors, ça pourrait être beau», a souligné Céline.

UN PROJET QUI DÉTONNE, SELON JEAN GUYARD

Alors que la Ville de Québec s’efforce de protéger et d’aménager la falaise et le fleuve depuis 40 ans, le Port de Québec vient d’y greffer un projet «incongru», estime l’urbaniste Jean Guyard.

«C’est désolant. Nous sommes confrontés à un manque de sensibilité de la part du Port de Québec», a souligné l’urbaniste.

Selon lui, il est surprenant qu’en 2013, un organisme comme le Port pose un geste aussi rapide.

Deux poids, deux mesures

M. Guyard donne l’exemple de la Ville de Québec, qui doit obtenir des dizaines de permis simplement pour changer une simple fenêtre, extrapole-t-il. Pendant ce temps, dit-il, le Port, qui est situé au cœur de la ville, a carte blanche.

«Personne ne demande de permis et personne ne consulte, relate-t-il. Il y a des réglementations en vigueur et personne n’en tient compte, surtout pas le Port. Ce n’est pas normal.»

Plus de silos?

Selon l’urbaniste, ce qui est encore plus inquiétant, c’est que le nombre de silos risque d’augmenter.

«Le Port devrait être un bon contribuable et, pourtant, on peut s’attendre à n’importe quoi. Si la commande est favorable, on peut s’attendre à d’autres silos. Il n’y a pas de raison que ça s’arrête», a-t-il conclu.

 — Nicolas Lachance, Le Journal de Québec

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