Sancovac évincée du Port de Québec pour pollution | Le Soleil.

Publié le 22 novembre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 07h33

Sancovac évincée du Port de Québec pour pollution

Depuis sa création en 2000, Sancovac est logée dans le secteur du Cap-Blanc. Une plainte concernant les odeurs et des poussières provenant de ses installations a été déposée en septembre. LE SOLEIL, ERICK LABBÉ

 

ANNIE MORIN

(Québec) Le Port de Québec montre la porte à l’entreprise de nettoyage d’égouts et de puisards Sancovac, logée dans le secteur du Cap-Blanc depuis plus d’une décennie, après que la Direction régionale de santé publique eut validé la plainte d’un citoyen.

Sancovac est locataire de Logistec, elle-même locataire du Port, depuis l’année de sa création en 2000. Sancovac emploie une quinzaine de personnes rue de la Nouvelle-France, près de l’ancienne gare maritime Champlain, et possède autant de camions et de remorques qui vont et viennent dans les environs.

Ces unités opèrent sur le territoire du Port, où elles peuvent nettoyer des puisards, des drains et des conduits de service, mais aussi à l’extérieur, pour vidanger des réseaux d’égouts ou des fosses septiques. Les boues et les huiles usées sont envoyées dans des sites d’enfouissement autorisés, puis les camions reviennent au bercail.

Le 18 septembre, la Direction régionale de santé publique a été avisée par l’Administration portuaire de Québec (APQ) du dépôt d’une plainte concernant des poussières et des odeurs en provenance des installations de Sancovac. Dès le lendemain, la résidence des plaignants a été visitée par des représentants des deux organisations.

Le rapport de visite, dont Le Soleil a obtenu copie, fait le tour de la problématique. «Selon les plaignants, l’entreprise a accentué ses activités au cours des deux dernières années. Étant davantage exposés aux différents contaminants, ils ont constaté une augmentation de leurs symptômes (toux, respiration difficile et essoufflement lors d’efforts, etc.). Ils rapportent aussi ne plus pouvoir profiter de leur terrain. De plus, ils se sentent stressés et vivent des multiples frustrations (souillure de la terrasse des maisons, obligation de fermer les fenêtres en été, etc.)», peut-on lire.

La Santé publique dit ne pas disposer de «suffisamment de données pour qualifier adéquatement le risque des plaignants», mais ajoute que selon leur témoignage, «il est évident que les activités de l’entreprise Sancovac sont incompatibles avec un environnement résidentiel».

L’APQ a depuis signifié à son locataire Logistec que le bail de Sancovac, qui vient à échéance en février, ne pourrait être renouvelé. Cela en raison des plaintes des dernières années, de l’augmentation anticipée des activités de Sancovac et «étant donné que ce sont des activités non portuaires», précise Anick Métivier, porte-parole du Port.

Luc Lamoureux, directeur de Sancovac à Québec, n’était au courant ni de la visite de la Santé publique ni de la décision du Port quand Le Soleil l’a joint, mercredi.

Celui-ci admet que l’entreprise a reçu des plaintes dans le passé, mais pas assez pour justifier un déménagement, selon lui. «Peu importe où est-ce qu’on va être, il va y en avoir qui vont dire que ça sent pas bon et que ça fait du bruit. Le Port fait du bruit jour et nuit ici. On est dans le Port, c’est normal qu’il y ait du bruit», dit-il.

Ménage des baux

En entrevue éditoriale la semaine dernière, Mario Girard, président-directeur général du Port, a fait savoir qu’il faisait le ménage dans les baux de location au fur et à mesure qu’ils arrivaient à échéance.

«On signe des baux beaucoup plus sévères. Je peux invoquer des raisons qui briment la communauté pour te demander d’arrêter quelque chose. C’est écrit dans nos baux, c’est nouveau ça. On avait du chemin à rattraper honnêtement», a-t-il expliqué.

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