La poussière rouge balayée dans la cour du provincial | Le Soleil.

Publié le 19 janvier 2014 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

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La poussière rouge balayée dans la cour du provincial

Au dire d’Environnement Canada, le problème des poussières émanant du port de Québec serait de compétence provinciale, et non fédérale, contrairement à ce qu’affirme Arrimage Québec. PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ

ANNIE MORIN

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(Québec) Il revient au gouvernement provincial de traiter le problème des poussières émanant du port de Québec, qu’elles soient rouges ou de nickel. C’est le gouvernement fédéral qui l’affirme, alors qu’Arrimage Québec et l’Administration portuaire de Québec (APQ) se disent pourtant soumis à la seule compétence d’Ottawa.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a remis au Soleil des documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

Dans un échange de courriels entre fonctionnaires d’Environnement Canada datant du 24 mai, jour où Le Soleil a publié un article sur l’inaction du fédéral relativement à la pollution de l’air par les activités portuaires, on peut lire: «Je lui ai dit que le message c’est que les poussières rouges sont un problème de qualité de l’air, donc de la compétence de la province.»

En novembre, la ministre fédérale de l’Environnement, Leona Aglukkaq, écrit aussi que «le minerai de nickel [substance qui nécessite un plan d’urgence] ne fait pas partie des substances réglementées par le Ministère en vertu de son Règlement sur les urgences environnementales. Le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs étant l’autorité compétente en ce qui a trait à la gestion de cette substance, lui seul est en position d’émettre des commentaires sur le plan d’urgence proposé».

«Ça contredit l’interprétation qu’en fait le contentieux d’Arrimage Québec», fait remarquer le député de Beauport-Limoilou, Raymond Côté, à qui était adressée cette lettre.

Depuis des mois, l’entreprise d’arrimage, tout comme l’administration portuaire, répète qu’elle n’est pas soumise à la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec parce qu’elle opère sur des terrains fédéraux et que la surveillance est assurée par le gouvernement supérieur. En plein débat sur le terminal de granules de bois de l’anse au Foulon, Arrimage a d’ailleurs demandé à la Cour supérieure de clarifier rapidement cette question.

«Manque de leadership»

M. Côté voit aussi dans le peu d’informations transmises par Environnement Canada – une vingtaine de pages caviardées et36 autres refusées – la preuve que «le fédéral a toujours cherché à se faufiler» dans ce dossier et qu’il «manque de leadership». «On fait tout pour se trouver des excuses au lieu d’apporter des solutions. […] Ce qui me dérange beaucoup, c’est de voir qu’on est dans un vide, dans un flou et que personne n’a à rendre des comptes», critique-t-il.

Depuis le premier épisode documenté de poussière rouge, en octobre 2012, Arrimage Québec et le Port ont été sur la sellette pour les concentrations de nickel trouvées dans l’air de Limoilou. Leur plan de mesures correctives a aussi fait l’objet de discussions publiques.

La fin de semaine dernière, des citoyens de Limoilou ont à nouveau constaté la présence de poussière rouge dans leur environnement. Arrimage Québec a également reçu un avis de non-conformité pour des poussières dispersées sur le quai 53 et dans le fleuve le 9 janvier.

via La poussière rouge balayée dans la cour du provincial | Annie Morin | Environnement.

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