Un nouveau producteur de nickel lorgne le port de Québec | Le Soleil.

Publié le 11 avril 2014 à 05h00 | Mis à jour à 05h00, Le Soleil.

Un nouveau producteur de nickel lorgne le port de Québec

Le projet Dumont, de la Royal Nickel Corporation prévoit l’extraction de 2,34 milliards de tonnes de nickel dans une mine à ciel ouvert sur une période d’environ 35 ans. Le minerai serait transformé en 4,63 millions de tonnes de concentré. Ce concentré serait dirigé vers Sudbury ou Québec pour être écoulé. PHOTHÈQUE LE SOLEIL

ANNIE MORIN

(Québec) Un nouveau producteur de nickel prévoit utiliser Québec comme lieu de transit. La Royal Nickel Corporation (RNC), qui planifie l’exploitation d’un important gisement de nickel en Abitibi, veut transporter le minerai par rail jusqu’au port de Québec, puis le transborder dans des navires pour le vendre outre-mer.

Ni l’Administration portuaire de Québec ni Arrimage Québec n’avaient entendu parler de cette possibilité, détaillée dans une étude d’impact environnemental et social réalisée pour le compte de la RNC.

Le volumineux document a été publié le 1er avril par le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui se trouve en période d’information et de consultation du public sur le projet abitibien. Il est déjà acquis que des audiences publiques en bonne et due forme suivront, car la minière les a elle-même réclamées. Le projet Dumont, à Launay, près d’Amos, prévoit l’extraction de 2,34 milliards de tonnes de nickel dans une mine à ciel ouvert sur une période d’environ 35 ans. Le minerai serait transformé en 4,63 millions de tonnes de concentré. Ce concentré serait dirigé vers Sudbury ou Québec pour être écoulé.

Le train «favorisé»

Vers Québec, le train serait «le mode de transport favorisé» parce que plus économique et moins polluant. GENIVAR a calculé qu’il faudrait trois ou quatre convois par semaine pour transporter les 100 000 à 130 000 tonnes produites annuellement pendant la phase I et jusqu’à 200 000 tonnes pendant la phase II.

Pierre-Philippe Dupont, directeur du développement durable pour la Royal Nickel Corporation, explique que ce scénario a évolué depuis la rédaction de l’étude. Il est maintenant question d’envoyer 50 % du concentré vers Sudbury et 50 % vers Québec en fonction des contrats d’approvisionnement qui restent à signer.

Il confirme qu’aucune discussion n’a eu lieu avec le Port de Québec ou Arrimage Québec, la minière ne prévoyant pas commencer la production avant la fin de 2016. Elle essaie de décrocher les autorisations environnementales cette année, et il faut compter 22 mois de construction.

Pour le moment, Arrimage Québec manutentionne 630 000 tonnes de nickel par année, qui arrive essentiellement par bateau et repart en train. Cette activité a fait la manchette après qu’il eut été prouvé que la concentration de nickel dans l’air de Limoilou dépassait les normes.

Les soupçons se sont vite portés sur le transbordement du nickel de Voisey’s Bay, qui n’est pas fait sous couvert, contrairement à celui de la mine Raglan. Le contrat de Vale Inco, qui possède Voisey’s Bay, arrive à échéance en 2015, et il n’est pas prévu de le renouveler, confirme Johanne Lapointe, vice-présidente du développement corporatif et des communications pour Arrimage Québec.
Citoyens inquiets

Le groupe Vigilance Port de Québec, qui a trouvé l’information sur le projet de la RNC, s’inquiète de voir arriver de nouvelles cargaisons de nickel à Québec. Véronique Lalande, porte-parole, insiste sur l’importance de mesurer les répercussions du projet Dumont de Launay jusqu’à Québec. Luc Nolet, porte-parole du BAPE, confirme que ce devrait être le cas lors des audiences publiques, surtout si des questions ou des préoccupations sont soulevées par des membres du public.

Mme Lalande espère également qu’il ne sera pas permis de substituer ou d’augmenter les activités de transbordement de nickel tant que les normes du ministère de l’Environnement ne seront pas entièrement respectées, comme le prévoit la loi.

Le représentant de la RNC explique que la minière prévoit des installations sous couvert en Abitibi. «Au bout de la ligne, ça va être similaire», assure M. Dupont, qui dit être bien conscient que «c’est un gros enjeu à Québec».

via Un nouveau producteur de nickel lorgne le port de Québec | Annie Morin | La capitale.

Les commentaires sont fermés.