Publié le 22 août 2014 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Nickel dans Limoilou: Véronique Lalande ne s’étonne pas des épisodes de pollution
La militante Véronique Lalande (à droite) explique qu’il n’y a pas que le nickel qui se retrouve dans l’air de Limoilou. PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL
JEAN-FRANÇOIS CLICHE
Le Soleil
(Québec) La citoyenne et militante bien connue de Limoilou Véronique Lalande, qui a mené la charge dans le dossier de la poussière rouge, n’a pas été très surprise de voir que des épisodes de pollution à la poussière de nickel surviennent toujours dans son quartier. Mais elle prête peu de foi aux explications d’Arrimage du St-Laurent.
Jeudi, Le Soleil révélait de nouvelles données du ministère de l’Environnement sur la qualité de l’air dans Limoilou. On y voyait que la situation s’améliorait – le nickel n’atteignait plus que 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) entre mars et décembre 2013, contre environ 50 ng/m3 entre 2010 et 2012 -, mais que de fortes «bouffées» de ce métal avaient été détectées brièvement, les 14 août et 20 décembre.
Or ces pics de pollution sont survenus après qu’Arrimage du St-Laurent, la compagnie mise en cause dans cette histoire, eut installé un réseau de canons à eau devant rabattre les poussières, ce qui suggère que le système ne donne pas les résultats escomptés. L’entreprise se défend en disant que ses installations fonctionnent correctement et qu’elle n’a de toute manière reçu aucun arrivage de nickel les 14 août et 20 décembre 2013, ni au cours des 48 heures précédentes.
La voisine de quai d’Arrimage, la minière Glencore, admet quant à elle avoir fait du transbordement de nickel ces deux journées-là, mais rappelle que toutes ses opérations se font à couvert, et non à ciel ouvert comme Arrimage.
De toute manière, dit Mme Lalande, «on ne verra jamais de corrélation entre les opérations à quai et [les taux de nickel dans l’air de Limoilou]. Les opérations produisent en continu des émissions fugitives de poussières», et c’est surtout la direction des vents qui déterminent où se dépose la pollution.
En outre, dit-elle, «même s’il est important de suivre chaque élément, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a d’autres choses aussi. Si demain matin il n’y avait plus de nickel au port de Québec, on aurait encore un problème parce que ce n’est pas seulement du nickel qui arrive dans Limoilou».
