Le directeur de la santé publique satisfait des efforts | Le Soleil.

Publié le 30 septembre 2014 à 20h50 | Mis à jour le 30 septembre 2014 à 20h50

Pollution dans Limoilou: le directeur de la santé publique satisfait des efforts

Le directeur de la santé publique de Québec, le Dr François Desbiens. LE SOLEIL, JEAN-MARIE VILLENEUVE

ANNIE MORIN

Le Soleil

(Québec) Le directeur de la santé publique de Québec, le Dr François Desbiens, se dit satisfait des efforts déployés par les pouvoirs publics et les grandes entreprises de Limoilou pour diminuer la pollution dans le quartier, même s’il ne peut mesurer les résultats. Il leur demande de poursuivre le travail d’assainissement encore deux ans.

Avec quelques mois de retard, la direction de la santé publique de la Capitale-Nationale a rendu public, mardi, le premier bilan du Comité intersectoriel sur la contamination environnementale dans l’arrondissement La Cité-Limoilou.

Ce comité – qui rassemble les autorités environnementales et sanitaires, le Port de Québec et les grandes entreprises de Limoilou (Arrimage Québec, Papiers White Birch et le récupérateur de métaux AIM) – a été créé en avril 2013, après la publication d’un avis de santé publique sur le nickel. Quatre rencontres ont été tenues en un an.

La Santé publique reconnaissait alors que les concentrations atmosphériques de nickel étaient plus élevées que la norme adoptée par le gouvernement du Québec. Les médecins évoquaient des effets possibles sur la santé des citoyens exposés, surtout des réactions allergiques cutanées, voire de l’asthme. Les risques de développer un cancer étaient considérés comme minimes, même à long terme.

Prônant une approche globale pour diminuer la pollution atmosphérique, le Directeur de la santé publique (DSP) y était allé de huit recommandations. Un an plus tard, il a voulu savoir si elles avaient été suivies. La réponse est «oui, en majorité».

Les «générateurs de risques» (entreprises et incinérateur de la Ville de Québec) ont ainsi répondu aux attentes dans une proportion de 50 % à 100 %, peut-on lire, sans savoir précisément qui a fait quoi.

M. Desbiens assure que tous ont fait la preuve qu’ils possédaient un plan d’action pour réduire la contamination environnementale, mais que l’application des moyens identifiés est parfois difficile en raison de «considérations administratives».

Ces moyens, il ne peut d’ailleurs garantir qu’ils sont les meilleurs car son équipe n’est pas en mesure d’en apprécier l’efficacité et d’en évaluer les résultats, tâche qui incombe principalement au ministère de l’Environnement et à la Ville de Québec, selon lui.

Le DSP note aussi les efforts du secteur privé pour impliquer les citoyens, même s’il se dit incapable de juger de la satisfaction de ces derniers.

La Ville de Québec apparaît dans le bilan comme un élève modèle, ayant accéléré la plantation d’arbres et d’arbustes dans le quartier Limoilou et augmenté la cadence du nettoyage des rues.

Analyse complémentaire

On ne peut pas en dire autant du ministère des Transports du Québec, qui n’a pas suivi l’unique recommandation qui lui était adressée, à savoir «qu’il intensifie ses activités de nettoyage le long des routes et autoroutes sous sa juridiction, situées dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou». L’abondance de chantiers dans le secteur a été invoquée. Le MTQ s’engage à s’exécuter «dans un avenir rapproché».

Le Dr Desbiens n’a pas voulu dire s’il considérait que la qualité de l’air s’était améliorée dans Limoilou, même s’il se montrait encouragé dans une entrevue accordée au Soleil en mai. Il compte produire prochainement une analyse complémentaire à l’avis de santé publique sur le nickel d’avril 2013. Le mandat du comité intersectoriel est également prolongé de deux ans.

Pour Véronique Lalande, porte-parole du groupe Vigilance Port de Québec, ce bilan de la Santé publique est décevant. «On nous dit que le comité va bien, mais les normes sont encore dépassées et la population n’a pas vu de différence», lance-t-elle.

La citoyenne voudrait plutôt savoir quelle est la nature de la contamination subie, au-delà du nickel, quelle population est touchée et quels sont les risques et les impacts pour la santé. «Ce travail n’a jamais été fait», déplore-t-elle.

Assemblée publique sur les poussières

Le député néo-démocrate Raymond Côté tiendra une assemblée publique sur le thème des poussières toxiques le jeudi 16 octobre en soirée. Le politicien fédéral dit vouloir faire le point sur la situation constatée dans Limoilou et offrir aux citoyens la possibilité d’exprimer leurs inquiétudes. Il sera accompagné de Véronique Lalande, de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, et d’André Belisle, de l’Association de lutte contre la pollution atmosphérique. La rencontre aura lieu au Centre Horizon, au 801, 4e Rue à Québec, à 19h.

Portes ouvertes au Port de Québec

Dans un effort pour se rapprocher de la population, le Port de Québec ouvrira ses portes au public le dimanche 19 octobre, de 9h30 à 17h. L’Administration portuaire de Québec et son plus important locataire, Arrimage Québec, ont fait l’objet de plusieurs critiques au cours des derniers mois en lien avec des épisodes de pollution et la construction du terminal de granules de bois à l’anse au Foulon. Le Port s’est aussi doté d’un plan d’action en développement durable, où il exprimait le souhait d’être «reconnu par la communauté comme un gestionnaire exemplaire de son territoire». Le communiqué de presse diffusé mardi annonce qu’il «sera possible de visiter le Port de Québec via l’eau, la route et également à pied» et «d’échanger et de rencontrer les opérateurs, utilisateurs et usagers du Port de Québec». La programmation sera dévoilée prochainement.

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