Les silos de l’anse au Foulon toujours vides de granules | Le Soleil.

Publié le 11 février 2015 à 05h00 | Mis à jour à 07h41

Les silos de l’anse au Foulon toujours vides de granules

Rentech, l’entreprise qui doit faire transiter par Québec environ 400 000 tonnes de granules annuellement, réclamait un terminal fonctionnel pour la fin du mois d’août 2014 afin d’approvisionner Drax Power, producteur d’électricité au Royaume-Uni. LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE

ANNIE MORIN

(Québec) Construits dans l’urgence pour accueillir des granules de bois dès la fin de l’été 2014, les immenses silos de l’anse au Foulon sont toujours vides. Et il n’est pas prévu de livraison avant le printemps, au mieux.

Rentech, l’entreprise qui doit faire transiter par Québec environ 400 000 tonnes de granules annuellement, réclamait un terminal fonctionnel pour la fin du mois d’août 2014 afin d’approvisionner Drax Power, producteur d’électricité au Royaume-Uni.

Au moment de planifier la construction, le président-directeur général du Port de Québec, Mario Girard, a répété à plusieurs reprises qu’il n’y avait «plus de deal» avec Arrimage Québec si cette échéance n’était pas respectée.

Si bien que les autorisations fédérales ont été délivrées en six mois à peine. L’érection des deux dômes blancs qui habitent désormais le paysage fluvial a débuté avant même le OK final, ce qui a entraîné bien des protestations. Les travaux se sont étalés sur moins d’un an.

Fin août, Arrimage Québec faisait visiter ses nouvelles installations ayant nécessité des investissements de 25 millions $, soulignant qu’elles seraient prêtes à recevoir des granules le 20 septembre. La date du premier chargement n’était alors pas arrêtée, mais le vice-président Jean-François Dupuis était convaincu que ce serait à l’automne.

Encore au stade des tests

Or, quatre mois plus tard, Arrimage Québec est «encore au stade des tests», explique son porte-parole, Richard Thibault. Quelques granules ont été livrés pour faire rouler les équipements, mais les silos sont autrement vides.

Des tests, il y en a sur toute la chaîne d’approvisionnement à partir des usines de production de Rentech situées en Ontario, précise M. Thibault. «Il y a une période de rodage qui est nécessaire parce qu’on est en train d’attacher ensemble toute une série de technologies qui sont nouvelles», fait-il valoir.

M. Thibault ne peut dire si l’usine de Wawa, d’où proviendront principalement les granules destinés à l’exportation, est actuellement en activité. Au moment de discuter des résultats financiers du troisième trimestre, en novembre, le président de Rentech rapportait des retards dans la construction de cette usine et d’une autre à Atitokan, toujours en Ontario.

Hunt Ramsbottom a attribué ces retards à des «défis géotechniques», à l’hiver rigoureux de 2013-2014 et à des délais dans la livraison d’équipements.

M. Ramsbottom, qui a quitté son poste de président depuis, pensait alors amorcer la production et les livraisons vers Québec en début d’année dans le but d’envoyer une première cargaison de granules vers l’Angleterre au deuxième trimestre de 2015, donc entre avril et juin.

Cet échéancier semble maintenant difficile à soutenir. À Québec, «les premières livraisons sont prévues pour le début d’avril», indique le porte-parole d’Arrimage Québec, qui n’a pas de date précise à soumettre.

À plein régime, au moins quatre semaines sont nécessaires pour accumuler suffisamment de granules pour remplir un navire. Il est toutefois prévisible qu’il faille plus de temps au début, car les premières quantités livrées pourraient être moindres, selon M. Thibault.

Rentech a d’ailleurs déjà évoqué la possibilité d’envoyer à Québec des granules provenant d’Atitokan pour réduire l’écart en attendant que Wawa atteigne sa vitesse de croisière. Le fournisseur doit toutefois respecter un contrat d’approvisionnement en Ontario.

L’entente qui lie Rentech, nouvelle venue dans l’industrie de la granule, à Drax Power, est bonne pour 10 ans. L’entreprise américaine a aussi signé un contrat – de 15 ans cette fois – avec Arrimage Québec pour l’entreposage et le transfert d’au moins 400 000 tonnes de combustible par année. Il y a de l’espace pour en manutentionner plus du double à l’anse au Foulon.

Le Soleil a tenté de joindre Rentech, mardi, sans succès.

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