Agrandissement du port de Québec : les craintes relancées | Radio-Canada.

Publié le mardi 21 avril 2015 à 18 h 08 HAE

Agrandissement du port de Québec : les craintes relancées

L’abandon du projet de terminal maritime de Cacouna relance les craintes de certains environnementalistes au sujet du projet d’agrandissement du port de Québec, qui prévoit l’aménagement de quais en eau profonde, une étape cruciale pour devenir un port pétrolier.

L’administration du port de Québec travaille sur un projet de 500 millions de dollars dans le secteur de Beauport pour l’ajout de deux espaces de quai en eau profonde.

Le Port veut aussi y construire un duc-d’albe, un appui dans le fleuve constitué de pieux sur lequel s’amarrent les navires. Le bateau est ainsi chargé et déchargé sans avoir à accoster au quai.

Le Port n’a pas encore dévoilé les détails de son projet d’agrandissement, mais une fiche explicative souligne qu’il mise sur le duc-d’albe pour accueillir les produits pétroliers voués à l’exportation.

« Avantage hautement stratégique, le duc-d’albe offrira une solution compétitive pour le Port de Québec afin devenir un point de sortie pour les exportations de produits pétroliers canadiens », peut-on lire sur le site du Port.

Des environnementalistes craignent que le projet d’agrandissement mène au transport de pétrole provenant des sables bitumineux de l’Ouest canadien.

« Pourquoi la communauté de Québec accepterait davantage ce projet-là que d’autres ailleurs au Québec? », interroge Alexandre Turgeon du Conseil régional de l’Environnement, en faisant référence au projet controversé terminal maritime à Cacouna.

Pas de port pétrolier, dit le Port

Depuis que TransCanada a sonné le glas de ce projet, l’entreprise albertaine examine d’autres solutions au Québec, mais elle ne veut pas indiquer si le port de Québec se trouve dans sa mire.

L’administration portuaire soutient toutefois qu’aucune discussion n’est en cours en vue d’une éventuelle conversion en port pétrolier. « Il n’y a aucun projet de port pétrolier dans nos cartons et aucune discussion en cette matière n’est tenue », a souligné Marie-Andrée Blanchet du Port de Québec.

Mais cette déclaration ne rassure pas le Conseil régional de l’Environnement.

« Tout en n’ayant peut-être pas de projet concret, je pense que le Port ne veut pas se fermer de portes et c’est sûrement une opportunité économique que le Port veut regarder pour être capable de rentabiliser ses installations. »

— Alexandre Turgeon du Conseil régional de l’Environnement

La porte-parole d’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, Véronique Lalande, s’impatiente de connaître les détails du projet.

« Comment on conçoit la construction d’infrastructures aussi importantes qu’un duc-d’albe à l’estuaire de la rivière Saint-Charles si ce n’est pas comme visée de créer une porte pour les produits pétroliers? », s’inquiète Véronique Lalande.

Le projet inquiète aussi l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. « C’est la santé et la sécurité des gens qui est en jeu. C’est intellectuellement malhonnête de ne pas vouloir donner l’heure juste tout le temps », déplore le porte-parole de l’Association André Belisle.

Le ministre de l’Environnement David Heurtel veut voir les détails du projet d’agrandissement du Port avant de commenter le dossier.

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