400 000 $ par année pour le pdg du Port | Le Soleil.

Publié le 03 juin 2016 à 16h57 | Mis à jour le 03 juin 2016 à 16h57

400 000 $ par année pour le pdg du Port

Mario Girard, qui dirige les destinées du Port... (Le Soleil, Patrice Laroche)

Mario Girard, qui dirige les destinées du Port depuis 2011, a reçu environ 400 000 $ en salaire et bonifications pour 2015. LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE

ANNIE MORIN
Le Soleil

(Québec) La rémunération du président-directeur général du Port de Québec, Mario Girard, atteint désormais 400 000 $ par année.

L’information a été révélée lors de la réunion publique annuelle de l’Administration portuaire de Québec (APQ), tenue vendredi au terminal de croisières Ross-Gaudreault. C’est l’ancien député de Beauport-Limoilou, Raymond Côté, qui a posé une question sur la rémunération des administrateurs et du principal dirigeant.

La présidente du conseil d’administration, Marie-France Poulain, était prête. Elle a répondu que ses cinq collègues au conseil sont payés entre 25 000 $ et 35 000 $ chacun par année. Elle-même reçoit autour de 60 000 $ pour la présidence. Il y a eu environ 25 rencontres du conseil et de ses comités en cours d’année.

Quant à M. Girard, qui dirige les destinées du Port depuis 2011, il a reçu environ 400 000 $ en salaire et bonifications pour 2015. C’était la première année de son deuxième contrat de travail, d’une durée de cinq ans. À son arrivée en poste, M. Girard était payé 225 000 $ par année, salaire auquel s’ajoutait un boni de 25 % ou 56 250 $.

Son prédécesseur, Ross Gaudreault, a gagné 496 000 $ en 2010 et s’est mérité une prime de départ de 310 000 $.

«On a fait deux études de rémunération avec des marchés de référence et on s’est placé un peu en-dessous de la médiane. Vous comprendrez qu’il était beaucoup plus bas au moment de son embauche. Je pense qu’avec l’administration précédente, on avait fait un recul, alors on s’est repositionné. M. Girard a des objectifs également et il les atteint», a expliqué Mme Poulain, présentée comme la «patronne» par le pdg.

«C’est de bonnes pratiques comme conseil d’administration de s’assurer de la rétention de nos hauts dirigeants et d’avoir la bonne rémunération», a-t-elle ajouté.

L’APQ est un organisme fédéral autonome à gouvernance partagée. Ses opérations courantes s’autofinancent avec les revenus provenant de la location des terrains et infrastructures portuaires. Des subventions sont généralement requises, jusqu’à concurrence du tiers, pour les projets de développement.

Dans le rapport annuel 2015, le Port rapporte des revenus de 26 millions $, en baisse de 4,5 millions $ sur 2014 et 2013. Une perte a été enregistrée pour une deuxième année consécutive. Elle a atteint 2,8 millions $ l’an dernier, comparativement à 383 582 $ l’année précédente.

L’administration portuaire avait déjà annoncé en janvier que la quantité de marchandises manutentionnées a baissé en 2015. Il y en a eu pour 21 millions de tonnes, comparativement à 24 millions de tonnes en 2014 et 33,1 millions de tonnes en 2012, année record.

M. Girard s’attend à de la stabilité pour 2016 car le contexte économique mondial est toujours difficile et les prix de matières premières ne remontent pas vite. «Les compagnies minières souffrent. Les armateurs souffrent. Les opérateurs de terminaux connaissent également des ralentissements», a-t-il établi.

Qu’importe, le Port de Québec a besoin plus que jamais d’agrandir ses installations, estime son pdg, qui veut être prêt à rebondir au sortir de ce cycle qu’il qualifie de «naturel».

«De toute façon, même le terrain actuel qu’on a au port de Québec – lorsqu’il a été à pleine capacité, on a vu ça en 2012 – ne génère pas suffisamment de revenus pour permettre la restauration de nos actifs portuaires», a spécifié M. Girard. Environ 300 millions $ de travaux sont requis pour entretenir les infrastructures vieillissantes le long du fleuve à Québec et Lévis.

Actuellement le projet d’agrandissement Beauport 2020, qui prévoit l’allongement de la ligne de quais sur 610 mètres dans le secteur de Beauport, le remplissage des berges et le remodelage de la plage, est en évaluation environnementale. L’agence fédérale responsable a demandé en avril des précisions à l’étude de 10 000 pages déposée un mois plus tôt.

Le grand patron du Port n’est toujours pas en mesure d’annoncer quand les informations requises seront rassemblées. Des discussions ont lieu avec l’Agence canadienne d’évaluation environnementale. Une fois que l’étude d’impact environnemental sera jugée complète et recevable, une consultation publique doit encore être organisée.

Par conséquent, M. Girard ne peut dire si l’échéancier prévoyant le début de la construction en 2017, pour une mise en service en 2020, pourra être respecté. «Une fois qu’on aura répondu à toutes les questions de l’agence, on sera en mesure de dire si ce sera 2017 ou 2018. Pour le moment, il est un peu trop tôt.»

Le gouvernement fédéral a promis 60 millions $ pour la réalisation du projet de 190 millions $.

Toujours l’environnement

Le Port de Québec n’a pu échapper aux questions environnementales lors de son rendez-vous annuel avec les citoyens. Le pdg Mario Girard a mis la table en publicisant l’atteinte du niveau maximal de la certification environnementale de l’Alliance verte, programme créé à Québec pour l’industrie maritime nord-américaine. Seul le Port d’Halifax et Rio Tinto au Saguenay ont atteint cet ultime objectif avant l’APQ. «C’est le revirement le plus spectaculaire jamais vu de l’histoire», a relaté M. Girard, provoquant des rires sceptiques dans la salle. Une demi-douzaine de citoyens s’étaient déplacés pour poser des questions sur la qualité de l’air, l’accès au fleuve et les retombées économiques des projets futurs. Les dirigeants ont pris le temps de répondre à chacun d’entre eux, mais n’ont visiblement pas réussi à les convaincre de leurs bonnes intentions.

Source : 400 000 $ par année pour le pdg du Port | Annie Morin | Actualité économique

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