Plan d’action de développement durable : le Port veut être «exemplaire» | Le Soleil.

Publié le 17 avril 2014 à 05h00 | Mis à jour à 05h00, Le Soleil.

Plan d’action de développement durable : le Port veut être «exemplaire»

Le Port de Québec, PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ

ANNIE MORIN

(Québec) L’Administration portuaire de Québec (APQ) a dévoilé mercredi son plan d’action de développement durable, qui tient en neuf pages. Le Port y annonce plusieurs changements structurels et exprime le souhait d’être «reconnu par la communauté comme un gestionnaire exemplaire de son territoire».

Dans le communiqué de presse publié en mai 2013 pour dire qu’il travaillait désormais sur une stratégie de développement durable, le Port disait de la démarche qu’elle aurait «non seulement comme objectif d’analyser à l’échelle internationale les meilleures pratiques mises en place par les grands ports chefs de file en la matière, mais également de consulter les parties prenantes de l’APQ afin d’établir un portrait le plus juste possible et de cerner les risques et les opportunités qui en découlent».

Le document livré mercredi, un «premier jalon» qui couvre les années 2014 et 2015, est plus modeste. Y figurent trois grands objectifs : «être reconnu par la communauté comme un gestionnaire exemplaire de son territoire», «poursuivre l’amélioration constante de sa performance environnementale sur l’ensemble du Port de Québec» et «développer et entretenir une relation Ville-Port respectueuse de la communauté».

Pour Mario Girard, président-directeur général de l’APQ, l’important est de donner «les grandes lignes, les grandes orientations» qui permettront au Port de se doter d’une véritable stratégie de développement durable au cours des prochaines années. Il parle d’un plan «ambitieux» et «éternel» qui permettra à l’organisation de «prendre le lead» en ce domaine.

Pour le moment, 16 actions sont déclinées et devront être réalisées au plus tard à l’hiver 2015. Le Port veut notamment se doter d’un système de gestion environnementale et d’une procédure de vérification de conformité environnementale, deux outils reconnus devant permettre d’identifier, de gérer et de contrôler les impacts environnementaux générés par les activités portuaires.

L’APQ doit préalablement modifier sa structure. Il est question d’embaucher un directeur environnement, de créer un comité interne de développement durable et un comité environnement des utilisateurs. Il y a beaucoup d’écriture en vue : une nouvelle politique environnementale, une charte environnementale pour les utilisateurs, une nouvelle procédure d’évaluation environnementale et un nouveau plan d’utilisation des sols. Les résultats des analyses d’air seront éventuellement publiés sur le Web.

Il n’est nulle part question de se soumettre aux lois environnementales de la province ou même aux règles municipales, déplore Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale. Le Port de Québec et son principal locataire, Arrimage Québec, contestent devant les tribunaux l’autorité du ministère québécois de l’Environnement du Québec sur les terrains fédéraux. «Si tu veux être exemplaire, il faut que tu arrêtes la bataille juridique», insiste M. Turgeon.

Ce à quoi Mario Girard répond qu’il ne revient pas à lui, mais aux politiciens de décider de l’application des lois en fonction des juridictions. Son rôle est plutôt de s’assurer que «les plus hauts standards» sont appliqués pour protéger l’environnement et le public, dit-il.

Mieux que rien

Véronique Lalande, porte-parole du groupe Vigilance Port de Québec, juge quant à elle que «l’éléphant a accouché d’une souris, mais une souris, c’est mieux que rien». Selon elle, le plan d’action confirme que le Port «ne sait pas ce qui se passe globalement sur son territoire» et qu’il «ne veut pas reconnaître qu’il a des impacts».

Mme Lalande aurait voulu que le problème de la dispersion de poussière soit abordé de front, en imposant le transbordement en circuit fermé et le recouvrement du vrac solide entreposé.

Pour Alain Samson, président du conseil de quartier du Vieux-Québec, le Port manque d’indépendance en matière de développement. «C’est lui qui fixe les règles, qui va les mettre en place, qui détermine les indicateurs et qui va s’autoévaluer», constate-t-il.

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