Mon voisin, le Port de Québec | Le Soleil.

Publié le 03 novembre 2014 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

Mon voisin, le Port de Québec

Le Port de Québec. LE SOLEIL, ERICK LABBÉ

Le Soleil

Qu’est-ce que fait le Port de Québec pour améliorer la qualité de l’air et pour protéger la santé des citoyens de Québec? Question de bon voisinage, je suis allée le visiter pour en discuter à la journée portes ouvertes du 19 octobre. Au cours de ma visite guidée du secteur de Beauport, un employé de Glencore a fait valoir ce que cet opérateur a mis en place pour éviter la contamination de l’air par la poussière de nickel. La manutention sous couvert du vrac est la méthode à privilégier. «Dans ce cas, pourquoi cette méthode n’est-elle pas plus utilisée et privilégiée par rapport aux canons à eau?» ai-je demandé à nos guides. Nancy Hudon, conseillère en environnement pour l’Administration portuaire de Québec, n’a pas répondu à la question. On était pressés et il y avait encore beaucoup de belles choses sur le Port de Québec à partager avec les visiteurs.

À la fin de la visite, je craignais de rester sur ma faim d’en savoir plus sur le sujet. En poursuivant les discussions, j’ai finalement obtenu une réponse discrète d’une source bien informée: «Les employés du port ne peuvent pas répondre à ta question. Ils vont perdre leur job s’ils répondent. On ne peut pas manutentionner sous couvert tout le vrac qui devrait l’être. Techniquement, c’est impossible: il y en a trop.» Finalement, la journée portes ouvertes m’apprend non seulement que mon voisin est négligeant, mais aussi qu’il a un projet d’agrandissement majeur dont il sera juge et partie des études d’impacts.

Quelques lectures aggravent mes inquiétudes. En 2013, la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale affirme que les concentrations de nickel dans l’air de la Cité-Limoilou dépassent le seuil toxicologique établi et peuvent entraîner des problèmes de santé. Ses experts ajoutent que le nickel s’additionne à de nombreux autres contaminants cancérogènes. Depuis que des canons à eau ont été installés pour atténuer ces impacts, le ministère de l’Environnement rapporte encore des épisodes de forte pollution.

La participation du Port de Québec au Comité de vigilance des activités portuaires aurait pu me rassurer. Malheureusement, le comité déplore le manque de transparence du port. Ni l’information concernant les méthodes de manutention du vrac, ni les données quotidiennes sur la qualité de l’air de Limoilou ne sont partagées. Légalement, le Port de Québec n’a de compte à rendre à personne au sujet des impacts identifiés.

Citoyens de Québec et visiteurs qui respirez l’air du fleuve à pleins poumons, redoublez de vigilance et redoublez de questions envers le Port de Québec. Adressez-vous à toutes les autorités responsables de vous offrir des réponses satisfaisantes : le ministère de l’Environnement, les autorités de santé publique et le gouvernement fédéral. Exigez un développement économique qui respecte votre environnement et votre santé, car vous êtes les seuls à pouvoir le faire actuellement.

Isabelle Picard, citoyenne de Limoilou

Québec

via Mon voisin, le Port de Québec | Carrefour.

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