Pourquoi le port?

En réponse à tous ceux qui questionnent notre choix de pointer spécifiquement les activités industrielles au Port de Québec, voici les 10 raisons pourquoi selon nous c’est LA bonne chose à faire.

1.   À diviser pour mieux régner nous opposons cibler pour mieux agir! Même s’il est vrai que la pollution est complexe et les sources multiples nous croyons que paradoxalement cette façon holistique toute légitime de voir les choses a aussi permis à un acteur des plus importants de passer sous le radar pendant des décennies. Il est plus que temps de forcer le Port de Québec à assumer ses responsabilités.

2.   De l’ignorance naît l’inconscience de qui naît l’impuissance. Même après tout ce qui s’est dit et écrit, plusieurs personnes ignorent encore la nature et l’ampleur des activités industrielles au Port de Québec. Inversement, à entendre les porte-parole d’Administration portuaire de Québec (APQ) et de certains de ses locataires on a l’impression qu’ils ignorent sincèrement l’impact réel de leurs activités sur l’environnement et la santé. Sortir collectivement de l’ignorance ne peut que nous rendre tous meilleurs.

3.   Maître chez nous. Dans les suites de ce que nous qualifions « d’anecdote de la poussière rouge » nous avons été submergés d’histoires incroyables au sujet du Port de Québec dont plusieurs tournaient autour du fait qu’il est impossible d’avoir accès ou d’intervenir sur le territoire du Port de Québec. Même si on met de côté les récents incidents, nous considérons qu’il n’est pas normal en 2013 qu’une large portion de notre territoire si stratégique échappe complétement à notre pouvoir et aux autorités compétentes uniquement pour de vieilles querelles de juridiction. La voie légale a depuis trop longtemps démontrée son inefficacité, il est temps pour les citoyens de prendre les choses en mains. L’ensemble du territoire appartient à l’ensemble des citoyens… tous ont un droit de regard sur son utilisation!

4.   L’explication la plus simple est toujours la meilleure. Même si les résidents des quartiers centraux se plaignent de la poussière depuis des années, la question a souvent été reléguée au rang de simple désagrément en minimisant les impacts sur la santé. Nous nous sommes donc concentrés sur la saturation en métaux lourds (fer, zinc et principalement cuivre et nickel) dans la poussière de rue pour lesquels une importante documentation existe sur les effets nocifs. Pour ces matières, vous en conviendrez, les sources potentielles sont assez limitées. Rappelons que le Port de Québec se targue, entre autre, d’être LE plus important terminal de nickel en Amérique du Nord!

5.   Pour le meilleur et pour le pire. Les liens qui unissent le Port de Québec et ses utilisateurs dépassent le simple bail. Quand tout va bien, ils parlent d’une seule voix… dans la tourmente, il devrait en faire autant. Aussi, même si plusieurs utilisateurs se partagent les espaces, les opérations de manutention sont pour ainsi dire toujours assumées par la Compagnie d’Arrimage du Québec. Finalement, Administration portuaire de Québec n’est pas une entreprise privée mais un organisme fédéral autonome, donc une entité publique avec des membres représentants les différents paliers de gouvernement sur son conseil d’administration. Il nous semble impératif de rappeler à tout ce beau monde que la mission d’APQ est entre autre «… d’assurer sa rentabilité dans le respect de la communauté et de l’environnement.» Comme citoyens nous avons parfaitement le droit d’exiger que nos dirigeants et nos élus nous rendent des comptes et agissent en pleine transparence.

6.   Tous pour un et un pour tous! Oui nous aimons notre quartier et notre principal objectif est de pouvoir y vivre en paix. Par contre notre mésaventure nous a aussi permis de découvrir nos amis et partenaires de lutte de Maizerets, Beauport, Cap-Blanc, St-Jean-Baptiste, Colline parlementaire, Lévis, et aussi d’ailleurs dans le monde qui vivent la même situation depuis des années et se battent courageusement. Nous avons choisi le dénominateur tristement commun à tout le centre-ville pour que cesse l’isolement, ensemble nous seront plus fort!

7.   Il est plus que temps de joindre la parade. Alors que partout dans le monde on se préoccupe de la gestion de la poussière et des autres nuisances en lien avec les activités portuaires, le Port de Québec n’a même pas de plan complet sur les impacts et les mesures d’atténuation. On a pour ainsi dire 30 ans de retard dans les stratégies utilisées si on se compare aux autres ports partout dans le monde. Surtout, il ne s’agit pas d’un problème insoluble. Les méthodes et les équipements qui permettraient d’y arriver sont connus et accessibles, il ne manque qu’un peu de bonne volonté de la part du Port de Québec.

8.   Et ce n’est pas fini, c’est rien qu’un début. Les résidents et les observateurs sont unanimes, la situation existe depuis longtemps, mais depuis les dernières années elle semble avoir explosée. Pendant ce temps, le Port de Québec a fièrement annoncé des années records dans le tonnage manutentionné et maintes fois réitéré sa volonté de pousser l’expansion des activités de vrac. Avec la demande sans cesse croissante pour les matières premières, les projets comme le plan nord et la priorité d’APQ de favoriser toujours plus de croissance sans égard aux impacts environnementaux, le temps n’est-il pas venu de prendre une pause et d’asseoir tous les acteurs, citoyens compris, autour d’une même table afin de décider ensemble de ce qui doit être?

9.   Tout est question d’équilibre. Sur un territoire une certaine balance écologique doit se créer et se maintenir pour que chacun des membres puissent vivre et mener ses activités sans créer des nuisances démesurées aux autres. Le problème avec le Port de Québec est qu’il n’a pratiquement pas de compétition et que les autorités publiques ne peuvent ou ne veulent intervenir. Tous les autres membres de notre communauté sont contrôlés, surveillés et doivent rendre des comptes sauf eux. Il faut que ça cesse une fois pour toute! Nous croyons qu’il est possible de faire cohabiter différentes vocations sur un même territoire, mais pour y arriver, chacun doit faire preuve d’ouverture, de respect et de bonne volonté.

10.   La menace économique a assez durée. Bien évidemment les activités industrielles au Port de Québec génèrent des revenus et sont génératrices d’emplois. Des études suggèrent par contre que les retombées économiques pour la région sont en fait très timides et qu’ultimement la plus grosse part du gâteau revient aux utilisateurs ne laissant à la communauté que des miettes… et la gestion des troubles! Comme toujours quand on ose demander un plus grand encadrement et des pratiques plus responsables on ressort le spectre de l’entreprise qui va plier bagage et aller conduire ses affaires ailleurs. Mais où donc le Port de Québec pourrait-il aller… au Bangladesh? S’il y a un secteur d’activités qui est relativement captif de son milieu et par conséquent n’a pas le choix de s’entendre avec ses voisins, c’est bien l’industrie maritime!