Publié le 15 novembre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 07h38, Le Soleil.

Le Port de Québec prêt à céder des terrains pour la piste cyclable

FRANÇOIS BOURQUE

(Québec) Le Port de Québec est prêt à céder des terrains de l’anse au Foulon pour permettre l’élargissement de la promenade Samuel-De Champlain entre la côte Gilmour et l’anse Brown.

Dans ce secteur, la promenade contourne sur deux kilomètres les installations portuaires. Elle se limite à une bande cyclable coincée entre le boulevard Champlain et des clôtures métalliques bordant la propriété du Port.

Un mandat a été confié l’été dernier à l’urbaniste Réal Lestage, concepteur initial de la promenade Samuel-De Champlain, celui de réfléchir aux moyens d’améliorer l’aspect visuel de cette portion de la promenade.

L’objectif est de recréer «l’esprit» de la promenade actuelle et d’agir dans la «continuité» de ce que les gens aiment.

L’urbaniste a su dès le départ qu’il lui faudrait composer avec les deux gros silos du futur terminal de granule de bois à l’anse au Foulon.

Ce mandat est une des mesures de mitigation envisagée par le Port de Québec pour atténuer l’impact visuel des silos et en augmenter l’acceptabilité sociale, si la chose se peut.

En entrevue au Soleil jeudi, le pdg du Port, Mario Girard, a expliqué que le concept élaboré par M. Lestage implique de «gruger dans les terrains du Port».

«Il [Lestage] ne peut pas faire ce beau travail-là si on ne cède pas un peu d’emprise… Il a besoin de pas mal de mètres carrés.» M. Girard n’a pas voulu préciser quelle largeur de terrain devrait être cédée à la promenade, mais insiste que «c’est important comme emprise».

«On ne fait pas rien qu’une piste cyclable avec des beaux arbres, des belles couleurs», dit-il.

Particularité du Port

Environ 20 % des propriétés du Port (battures de Beauport, estuaire de la Saint-Charles, bassin Louise, pointe à Carcy, Garde côtière et anse au Foulon) sont actuellement consacrées à des activités sociorécréatives.

C’est une des particularités du Port de Québec qui étonne les visiteurs de l’industrie portuaire, rapporte M. Girard.

La promenade dans le secteur de l’anse au Foulon exploitera des thèmes et notions liées au portuaire. Un concept similaire à celui des autres secteurs qui suivent aussi des thèmes : la brume, le mouvement des glaces, les vagues, la construction navale, l’envol des oies sauvages, etc.

À la différence que cette portion congrue et ingrate de la promenade n’aura jamais de contact direct avec l’eau.

Le concept élaboré par la firme Daoust Lestage implique en outre de «jouer avec le relief» de façon «assez importante», décrit M. Girard. On ne parle cependant pas d’un écran visant à masquer les silos.

M. Girard se dit enthousiasmé par les concepts et esquisses qu’il a vus, mais estime que le projet n’est pas encore dans «une forme présentable» pour le public.

«On va essayer de le présenter le plus vite possible… On va mettre le fast-forward là-dessus».

Il n’y a pour l’instant aucune estimation de coûts, et le mandat ne comportait pas de balises financières.

«On n’a pas dit : « Il faut que ça coûte pas cher puis que ça ait l’air beau ».» Le mandat était : «Essaye de respecter l’esprit de la promenade Samuel-De Champlain.»

Le Port de Québec aimerait que la Commission de la capitale nationale participe financièrement à la portion de l’anse au Foulon de la promenade, mais il sera prêt à en assumer seul la facture si nécessaire.

L’argent généré par le terminal et les silos de granules de bois pourrait notamment servir aux aménagements de la promenade.

Outre le concept paysager confié à l’urbaniste Lestage, le Port de Québec s’apprête à réunir un comité artistique pour recueillir des idées pour atténuer l’impact visuel des silos.

Si possible, en faire même un point d’attraction. Rien n’est pour l’instant exclu : illumination, peinture, graffitis, fresque, animation.

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