Publié le 15 novembre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00, Le Soleil.
Arrimage Québec s’attaque à Véronique Lalande
Véronique Lalande voit la démarche d’Arrimage Québec comme une «attaque personnelle» pour la «neutraliser». PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, STEVE DESCHÊNES
ANNIE MORIN
(Québec) Arrimage Québec veut faire taire Véronique Lalande. Une mise en demeure a été envoyée à la porte-parole du groupe citoyen Vigilance Port de Québec.
Mme Lalande a eu la surprise de trouver une lettre portant le sceau d’un huissier à son retour à la maison mardi, en fin de journée. À son attention, une mise en demeure envoyée par Arrimage Québec. L’entreprise, qui construit le terminal de granules de bois à l’anse au Foulon et qui a été pointée du doigt pour la poussière rouge et de nickel, estime que la citoyenne porte atteinte à sa réputation et la diffame.
Encore sous le coup de l’émotion, Véronique Lalande ne voulait pas nécessairement publiciser l’affaire, mais elle a confirmé l’information parvenue au Soleil et nous a remis la documentation pour éviter toute confusion.
Deux événements récents sont cités dans la mise en demeure. Le 7 novembre, Véronique Lalande a envoyé un courriel à Rentech, le fabricant de granules de bois qui utilisera le futur terminal de l’anse au Foulon. Mme Lalande s’y exprime en anglais au nom des «gens ordinaires» qui vivent près du port de Québec. «Nous n’acceptons plus d’être intimidés par un très mauvais citoyen corporatif», écrit-elle, avant de «suggérer fortement» à l’entreprise de se préparer un plan B.
Arrimage Québec lui reproche aussi d’avoir écrit sur la page Facebook «Non au nickel dans Limoilou» : «Si le coeur vous en dit et que l’inspiration est au rendez-vous nous vous invitons à écrire directement à la compagnie Rentech pour lui faire part de vos impressions face à son projet de terminal de granules de bois.»
«Tous les coups ne sont pas permis»
«À l’évidence, vous essayez de faire pression sur Rentech pour qu’elle abandonne le projet», conclut la mise en demeure. L’avocate Suzanne Gagné prévient ensuite que «dans le combat que vous entendez mener contre ce projet, tous les coups ne sont pas permis» et invite Mme Lalande à cesser de dénigrer sa cliente. Autrement, un recours en justice sera intenté.
Après les échanges corsés des derniers jours, où les politiciens menaient la charge contre le Port et Arrimage Québec, Mme Lalande se dit surprise que ses propos soient jugés diffamatoires, d’autant qu’elle n’a jamais nommé la compagnie dans les communications qui lui sont reprochées.
Elle assure prendre toujours soin de coller aux faits et demeurer polie dans son combat, qui vise surtout le Port de Québec. «Je le prends comme une attaque personnelle. C’est moi qu’on veut neutraliser», témoigne celle qui a initié un recours collectif contre les deux organisations après le nuage de poussière rouge d’octobre 2012.
Mme Lalande entend tout de même continuer de s’exprimer sur tout dossier lié au bien-être de la population environnante. «Je ne change rien», dit-elle.
Arrimage Québec n’a pas voulu commenter jeudi.
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