Le port de Québec veut sa part du Plan Nord | Le Devoir.

Publié le 14 juin 2011,

Le Devoir

Le port de Québec veut sa part du Plan Nord

L’administration portuaire a des projets d’investissements de 400 millions

Québec — Le nouveau patron du port de Québec, Mario Girard, veut profiter du Plan Nord pour se positionner comme un chef de file de l’exportation de minerais vers les pays émergents.

Le port de Sept-Îles n’est pas le seul à compter sur le Plan Nord pour assurer son avenir. M. Girard croit le port de Québec particulièrement bien positionné pour jouer ce rôle en raison de la présence du réseau de chemins de fer à proximité et de quais en eaux profondes capables de recevoir de gros bateaux.

Le gouvernement Charest fait miroiter des investissements de 80 milliards dans le cadre du Plan Nord. Pas moins de onze projets miniers seraient lancés au cours des prochaines années.

Le port de Québec, qui se spécialise déjà dans le vrac solide et est ouvert toute l’année, pourrait dès lors recevoir les minerais du Nord par train et les transférer sur des bateaux à destination de pays importateurs.

Or pour exploiter ce potentiel, M. Girard estime avoir besoin d’investissements de 50 millions de dollars pour construire un nouveau bassin et un nouveau quai notamment.

Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Selon lui, au moins 50 % du financement devra être obtenu du côté du secteur privé, et le gouvernement fédéral ne pourra pas débloquer de fonds pour le secteur portuaire avant 2015.

Au total, l’administration portuaire évalue à 400 millions les investissements nécessaires dans ses installations dont 250 seraient consacrés à des projets de développement. En plus des mines et du vrac solide, Mario Girard souhaite relancer le vrac liquide en faisant du Port un carrefour d’importation du pétrole en plus de s’imposer dans l’exportation des céréales de l’est du Canada. On veut aussi améliorer l’aménagement du secteur au bénéfice des citoyens comme l’a fait la ville de Barcelone, en Espagne, mais ce projet est peu défini.

Des croisières peu payantes

Le nouveau p.-d.g. qui a succédé cette année à Ross Gaudreault profitait hier de la tenue de son Assemblée générale annuelle pour se faire connaître sous un jour positif.

Sa nomination il y a cinq mois avait suscité la controverse parce qu’il ne respectait pas les critères de base de scolarité contenus dans l’offre d’emploi de ce poste bien rémunéré (au moins 200 000 $ par an). On le soupçonnait alors d’avoir fait l’objet de favoritisme parce qu’il était un proche du maire Régis Labeaume.

Au terme d’une longue présentation qui lui a permis de montrer toute l’étendue de ses connaissances, M. Girard a répété à plusieurs reprises vouloir être le plus «transparent» possible.

Mettant cartes sur table, il a notamment fait savoir hier que son organisation était nettement moins prospère qu’elle n’y paraissait et que le secteur des croisières n’était particulièrement pas payant.

«Ce n’est pas grâce aux croisières que le port vit, ce n’est pas rentable», a dit M. Girard qui chiffre à 10 millions les pertes engrangées par l’organisation depuis cinq ans.

D’emblée dit-il, ses infrastructures sont en piteux état, l’organisation manque de sources de revenus et est incapable de saisir de nouvelles occasions. Le site est presque exploité à pleine capacité et risque même de perdre des clients, si le statu quo est maintenu.

Mario Girard refuse toutefois de faire des reproches à son prédécesseur pour le délabrement des installations. D’autres ports sont confrontés au même problème, dit-il, mais c’est pire à Québec parce que c’est le port le plus vieux.

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