Opération séduction au port de Québec | TVA.

Première publication 11 avril 2013 à 17h00

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Opération séduction au port de Québec

La presse a pu assister, ce matin, au déchargement d’un navire rempli de nickel, au port de Québec.

Comme il le fait entre 10 et 11 fois par année, l’UMIAK 1, un vraquier-brise-glace en provenance de la mine Vale, de Voisey’s Bay, au Labrador, est arrivé avec un chargement d’environ 30 000 tonnes de minerai.

Les installations de déchargement et d’entreposage du nickel, exploitées par Arrimage Québec, ont été pointées du doigt comme une source potentielle de contamination au nickel dans le quartier Limoilou. Cela, après la fuite de données du ministère de l’Environnement selon lesquelles la concentration de nickel serait cinq fois et demie plus élevée que la normale dans le quartier.

L’opération charme d’aujourd’hui avait donc pour but de démontrer que les installations de déchargement de nickel étaient relativement peu polluantes, une tâche facilitée par le fait que le minerai de Voisey’s Bay est relativement humide.

En gros, le procédé est celui-ci: un immense godet va chercher le minerai dans la cale du navire pour aller le déposer au sommet d’une trémie. Cette trémie sert, en quelque sorte, d’entonnoir pour charger des camions-bennes qui, eux, vont ensuite déposer le minerai de nickel dans un entrepôt fermé.

De fait, les journalistes on pu observer de légères émissions de poussière alors que le godet se vide dans la trémie, sans plus.

Sans être parfait, le procédé demeure relativement étanche, estime Yvan Boileau, v-p d’Arrimage du Saint-Laurent

«Les cales du navire, naturellement, sont ouvertes, mais le godet va chercher le matériel sous la ligne de pont. Les godets sont étanches, les trémies sont fermées sur toutes les faces, sauf la face supérieure, le camion introduit sous la trémie est entouré d’une espèce de jupette et, quand il quitte la trémie, il y a une toile qui est apposée dessus.»

Autre minerai de nickel, autre procédé

Le minerai en provenance de la mine Raglan, au Nouveau-Québec, arrive presque parfaitement sec au port de Québec, un choix de la minière Xstrata.

Pour l’extraire de la cale du vraquier qui le transporte, on utilise une vis sans fin, qui se déverse dans un convoyeur souterrain qui, lui, se déverse dans un entrepôt de béton.

Pas impressionnée

Informée de tout cela, Véronique Lalande, la citoyenne de Limoilou qui a sonné l’alarme au sujet des émissions du terminal de vracs du port de Québec, salue l’opération de relations publiques du port et d’Arrimage Québec.

Et elle ajoute que les gens du port n’ont pas tout montré.

«Il y a aussi toute l’étape de chargement dans des trains. Et, ensuite, les trains quittent la zone portuaire pleins de poussière et passent à côté de nos maisons. Donc, c’est l’ensemble des étapes qui génère un peu de poussière. Il y a une petite perte de poussière qui se fait en continu. C’est lorsque le vent se lève que la poussière se rend chez nous.»

Mesures préventives

Pour éviter les émissions de poussières, tous types de minerais confondus, Arrimage du Saint-Laurent a décidé d’investir entre 8 et 10 millions $ dans ses installations.

En plus de revoir les procédures et former le personnel, on va ajouter des canons à eau et tripler le nombre des capteurs de poussière pour assurer un meilleur suivi des activités.

Arrimage du Saint-Laurent, cela dit, continue de soutenir que le nickel retrouvé dans Limoilou ne provient pas du Labrador et elle prévoit tenir une journée porte ouverte à l’attention de la population.

La Santé publique et le ministère de l’Environnement doivent livrer des rapports, là-dessus, d’ici à la fin du mois.

via Opération séduction au port de Québec.

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