L’environnement fait mal au Port | Le Soleil.

Publié le 15 mai 2014 à 05h00 | Mis à jour à 05h00, Le Soleil.

L’environnement fait mal au Port

Le président du conseil d’administration du Port, Éric Dupont, accompagnait le président-directeur général, Mario Girard, hier lors de la réunion publique annuelle au terminal de croisières Ross-Gaudreault. LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE

ANNIE MORIN

(Québec) Le ralentissement économique et les préoccupations environnementales du Port de Québec ont plombé ses profits en 2013.

L’Administration portuaire de Québec (APQ) tenait hier sa réunion publique annuelle au terminal de croisières Ross-Gaudreault. Le président-directeur général, Mario Girard, a qualifié la dernière année financière de «moyenne». Il était déjà connu que 27 millions de tonnes de marchandises ont été manutentionnées, une diminution de 15 % par rapport à 2012, année record. Tous les ports du Saint-Laurent et des Grands Lacs ont vécu une baisse, a atténué M. Girard.

On a appris hier que le bénéfice net a reculé de façon encore plus marquée. De 13,3 millions $, il est passé à 5,2 millions $. La différence est due à un gain exceptionnel enregistré en 2012 ainsi qu’à la diminution du tonnage et donc des revenus en 2013. Il y a aussi eu augmentation des dépenses en environnement et des frais liés aux différentes causes pendantes devant les tribunaux.

Le Port conteste la compétence du ministère de l’Environnement du Québec sur son territoire et se défend contre un recours collectif entrepris par des citoyens à la suite de l’épisode de poussière rouge d’octobre 2012.

Mario Girard s’est dit convaincu que le volume d’affaires continuera de croître dans les prochaines années et a rappelé que les quais industriels affichaient régulièrement complet. Lui et le président du conseil d’administration, Éric Dupont, ont d’ailleurs plaidé longuement pour le projet d’agrandissement des quais dans le secteur de Beauport, qui sera présenté au gouvernement fédéral en cours d’année 2014.

Les profits anticipés doivent permettre de retaper les infrastructures portuaires. Il y a pour 250 millions $ de rattrapage à faire, selon les calculs de l’APQ.

Signe des temps, les dirigeants du Port ont parlé autant d’environnement et d’urbanisme que de développement, hier. Le pdg a insisté sur le dépôt récent d’un plan d’action en développement durable, en plus d’annoncer la publication prochaine du plan d’aménagement du bassin Louise et celui du prolongement de la promenade Samuel-De Champlain.

Son administration promet toujours de consulter la population – «dans les règles de l’art» – sur ces projets urbains, mais aussi sur le prochain plan d’utilisation des sols et l’agrandissement des quais.

Des citoyens de Limoilou ont profité de la période de questions pour demander à ce que le transbordement et l’entreposage de vrac se fassent entièrement sous couvert de façon à limiter les poussières dans l’air.

Leur souhait ne sera pas exaucé. «On ne peut pas toujours tout mettre dans des hangars», a répliqué Mario Girard. Il est revenu sur les mesures phares adoptées après les tempêtes médiatiques de la poussière rouge et du nickel, soit l’installation de capteurs d’air et l’utilisation de canons à eau pour rabattre les poussières au sol. «C’est une forme d’étanchéité», a-t-il fait valoir.

Invitation à prendre le thé

Pour Véronique Lalande, porte-parole du groupe Vigilance Port de Québec, ces mesures sont loin d’avoir prouvé leur efficacité puisque les Limoulois vivent encore dans la poussière. «Il y a comme une occultation de la problématique actuelle. On veut vraiment se projeter dans l’avenir. On veut vraiment dire que oui maintenant on a compris et tout va bien, tout est réglé. Alors que dans le quotidien des gens, il n’y a absolument rien de réglé», a-t-elle dénoncé, invitant MM. Girard et Dupont à prendre le thé sur sa galerie pour constater de visu ce qu’il en retourne.

via L’environnement fait mal au Port | Annie Morin | Environnement.

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