La Ville à la rescousse de la Santé publique | TVA.

Première publication 20 mars 2013 à 12h49, Mise à jour : 20 mars 2013 à 19h19

Poussières de nickel dans Limoilou: La Ville à la rescousse de la Santé publique

La Ville de Québec donne un coup de pouce à la Direction régionale de la santé publique dans le dossier des émanations de poussière du port de Québec.

L’administration Labeaume donne exceptionnellement à la directrice générale adjointe responsable de la sécurité publique, Chantale Giguère, tous les pouvoirs pour embaucher le personnel et les spécialistes nécessaires pour aller épauler la DRSP et accélérer son travail. Déjà en début de semaine, la Ville avait offert quatre employés à la DRSP.

Selon l’attaché de presse du maire Régis Labeaume Paul-Christian Nolin, il ne s’agit pas là d’un désaveu mais bien d’une acte de collaboration puisque la Santé publique travaille déjà très activement sur le dossier

Tout cela fait suite à la publication de données du ministère de l’Environnement selon lesquelles le taux de poussière de nickel atteint des niveaux alarmants dans le quartier Limoilou.

La DRSP doit livrer un avis en avril là-dessus.

Maladies respiratoires

Et, justement, alors qu’on s’inquiète des effets des poussières de nickel dans Limoilou, des données de la Direction de régionale de la santé publique indiquent que les maladies respiratoires y font deux fois plus de victimes que dans Sillery et Sainte-Foy.

Ces données, publiées l’an dernier, font le recensement des décès de 2005 à 2008 en fonction de leur cause et du sexe pour chaque secteur de la région.

Durant cette période, dans la Basse-Ville, Limoilou et Vanier, le taux de décès reliés à l’appareil respiratoire était en moyenne de 91 par tranche de 100 000 habitants. C’est une fois et demie plus élevé que dans les secteurs de la Haute-Ville et des Rivières, où il se situait à 60, et deux fois plus élevé que dans Sainte-Foy, Sillery et dans le quartier Laurentien, où il était de 43.

Le contraste est encore plus frappant chez les hommes, où le taux de décès attribuables à une cause respiratoire était de 113 par 100 000 habitants, contre 82 dans la Haute-Ville et dans l’arrondissement des Rivières et 60 dans Sainte-Foy, Sillery et le quartier Laurentien. Chez les femmes, il se situait à 80, comparativement à respectivement 49 et 33 pour les deux autres secteurs de la Vieille Capitale.

Concentrations de nickel

Lundi, on apprenait que, de 2010 à 2012, le ministère de l’Environnement avait observé un taux de nickel de 67,9 nanogrammes pas mètre cube d’air dans le quartier Limoilou. La norme est de 12 nanogrammes par mètre cube. Or, le nickel est considéré comme étant cancérigène.

Le Journal de Québec a aussi mis la main sur l’ébauche d’une récente étude du Conseil canadien des ministres de l’Environnement qui fait état d’une forte concentration de poussière de nickel à Québec.

Le document, daté de novembre 2012, indique que les concentrations à Québec étaient, en 2001, de 49,9 ng/m3 comparativement à 1,2 pour Winnipeg la même année et de 1,4 pour Montréal en 2007-2008.

Le volumineux rapport de la Direction de la santé publique signale cependant que la forte propension à fumer des résidants des secteurs de Limoilou, de la Basse-Ville et de Vanier à fumer «peut expliquer en grande partie les taux élevés de mortalité et d’incidence du cancer du poumon, de la trachée et des bronches enregistrés sur le territoire».

Interventions politiques

Devant tout cela, le député néo-démocrate de Beauport-Limoilou, Richard Côté, demande au ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, de prendre ses responsabilités au sujet des émanations de poussière de métal en provenance du port de Québec.

À titre de ministre des Transports, M. Lebel est en effet responsable de la supervision des administrations portuaires au pays. Or, le port de Québec est pointé du doigt comme étant la source la plus probable de la dispersion de poussières de nickel à Québec.

via La Ville à la rescousse de la Santé publique.

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