Rappel à l’ordre du gouvernement: «un suivi normal» | Le Soleil.

Publié le 08 juin 2013 à 19h56 | Mis à jour le 08 juin 2013 à 20h03, Le Soleil

PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, YAN DOUBLET
Arrimage prévoit l’investissement de 10 à 12 millions $ pour compléter son réseau de canons à eau, qui doivent rabattre la poussière au sol lors des opérations de transbordement, et la construction d’un entrepôt à pression négative.

OLIVIER PARENT

Rappel à l’ordre du gouvernement: «un suivi normal», dit Arrimage du St-Laurent

(Québec) Arrimage du St-Laurent ne s’offusque pas du rappel à l’ordre du ministère de l’Environnement, qui juge incomplet son plan d’action environnemental pour éviter de nouveaux épisodes de pollution de l’air à Québec. «C’est des détails qu’on a à fournir», estime l’entreprise, qui y voit plutôt un «processus de suivi normal».

Comme Le Soleil le révélait samedi, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) a répondu par lettre, mercredi, au plan d’action déposé le 3 mai par Arrimage du St-Laurent, tenu responsable d’émanations de nickel dépassant six fois les normes permises autour du port de Québec.

Le MDDEFP estime que le plan de l’entreprise qui fait du transbordement dans le port de Québec est «un résumé très succinct, et aucune mesure n’y est décrite de façon précise et détaillée». Un plan beaucoup plus détaillé a donc été exigé d’ici le 31 juillet.

Pour Arrimage Québec, filiale locale d’Arrimage du St-Laurent, la réponse du Ministère «arrive au moment opportun». «S’il nous avait écrit deux semaines [après le dépôt du plan], on n’aurait pas eu tant de progrès que ça. Tandis qu’aujourd’hui, on a pas mal de réalisations, d’informations à donner.

Nos travaux ont assez avancé, l’ingénierie s’est assez précisée. On est capables aujourd’hui de fournir des informations qu’on n’avait pas le 3 mai», soutient la porte-parole de l’entreprise, Johanne Lapointe.

«Je considère que cette lettre-là, ça s’inscrit dans un processus de suivi normal. C’est des détails qu’on a à fournir. On a nous-mêmes des données beaucoup plus précises aujourd’hui qu’on avait le 3 mai, et c’est ça qu’ils nous demandent», insiste-t-elle.

Mme Lapointe souligne qu’au moment de présenter son plan d’action, Arrimage du St-Laurent avait mentionné que les travaux prévus «étaient à des stades d’avancement différents».

Arrimage prévoit l’investissement de 10 à 12 millions $ pour compléter son réseau de canons à eau, qui doivent rabattre la poussière au sol lors des opérations de transbordement, et la construction d’un entrepôt à pression négative. La compagnie ne juge toutefois pas nécessaire d’ériger un système étanche pour le transbordement du nickel des navires jusqu’aux entrepôts.

Arrimage du St-Laurent veut obtenir à son tour des éclaircissements sur la série de précisions à fournir au Ministère. «Il faut comprendre exactement ce qui est attendu», note Johanne Lapointe.

Trop tôt pour une réponse

Il est donc «trop tôt» pour savoir ce que l’entreprise répondra au MDDEFP avant le 31 juillet. «On va voir ce qu’on est capables de rassembler rapidement comme informations, parce que c’est un chantier assez majeur. On va aussi voir ce qui risque d’être complété dans nos travaux d’ici le 31 juillet. On vient d’avoir la lettre», fait valoir la porte-parole.

Si la compagnie estime «avoir beaucoup avancé» dans ses travaux de correction, elle ne reconnaît toujours pas sa responsabilité dans la dispersion de nickel dans l’air des quartiers centraux. «Il y a eu l’incident de poussière rouge. C’est certain qu’on a été responsable de l’émission de poussière. Et on prend les moyens pour qu’il n’y en ait plus, peu importe la nature», répète Johanne Lapointe.

La citoyenne militante Véronique Lalande, qui a été la première à dénoncer les épisodes de pollution dans Limoilou, s’est réjouie samedi de voir «que le Ministère ne se laisse pas berner et monte le ton. C’est ça qu’attend la population».

Selon elle, Arrimage Québec «a complètement perdu le bénéfice du doute qu’on donne à tout individu, qui a le droit de dire au début : « Faites-moi confiance, on fait tout ce qu’il faut. »» Le fardeau de la preuve a balancé, dit-elle, du côté de l’entreprise qui doit maintenant rendre compte à des experts du gouvernement. «Ils se sont creusé eux-mêmes un beau fossé», lance Mme Lalande.

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