Publié le 21 octobre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 10h32, Le Soleil.

Pas de baignade au bassin Louise sous l’ère Labeaume

Selon Jean Lacoursière, de la Société des gens de baignade, qui organise chaque année une trempette dans le bassin Louise, les élus ne respectent pas la volonté de la population. PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL

ANNIE MORIN

(Québec) Il n’y aura pas de baignade au bassin Louise tant que Régis Labeaume sera maire de Québec. «Moi, j’irais pas me baigner là. Comme maire, j’empêcherais qu’ils fassent ça. En termes de santé publique, ça n’a aucun sens», a déclaré cette semaine le maire, en entrevue éditoriale au Soleil.

Dans la tempête d’idées entourant le 400e anniversaire de Québec, M. Labeaume avait pourtant avoué qu’il aimait l’idée d’une plage au bassin Louise, poussée par la Société des gens de baignade depuis des années. Il n’a toutefois jamais travaillé à sa réalisation.

Aujourd’hui, le maire se dit plutôt inquiet que les sédiments contaminés gisant au fond du bassin remontent à la surface et fait remarquer que les yachts qui fréquentent la marina polluent inévitablement l’eau. «Je pense que l’environnement est un peu sensible. Moi, j’aurais peur de pogner la grattelle», lance-t-il en rigolant.

Pas question non plus d’aménager une piscine à même le bassin ou à proximité. «La piscine, elle va être sur Samuel-De Champlain.» La phase 3 de la promenade, entre la côte de Sillery et la côte Gilmour, inclut une piscine de grandeur olympique et les miroirs d’eau initialement prévus autour de l’hôtel de ville.

«Peut-être une patinoire», sera la seule concession du maire pour le bassin Louise, secteur sous le contrôle du Port de Québec.

L’organisme fédéral travaille les plans de réaménagement des pourtours du bassin, plans que le maire Labeaume a vus et qu’il trouve intéressants. Mais pas question d’en parler publiquement. «Allez voir Mario Girard», président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, se débarrasse-t-il.

La seule chose qu’on réussira à savoir, c’est que le Marché du Vieux-Port, payé par la Ville, demeurera sur place parce que le sous-sol est trop contaminé pour être excavé.

Décision du port?

Pour Jean Lacoursière, de la Société des gens de baignade, l’évacuation de la baignade, «c’est un revirement complet qui laisse penser qu’au bassin Louise, la Ville est de connivence avec le Port et c’est le Port qui décide».

Selon M. Lacoursière, les élus ne tiennent pas compte de l’avis de la population. Il rappelle que les conseils de quartier de La Cité-Limoilou ont adopté des résolutions réclamant une consultation publique sur l’organisation de l’espace et la gestion de la ressource en eau du bassin Louise avant le dessin des plans. Manifestement, elles n’ont pas porté.

«Les hommes passent, la géographie reste», philosophe son collègue, Léonce Naud, qui fait trempette chaque année dans le Vieux-Port. Il ne désespère pas de voir apparaître une plage au bassin Louise. Selon lui, la patinoire serait un premier pas. La concentration des activités nautiques à la marina de Sillery pourrait ensuite «laisser la place aux gens» dans le Vieux-Port.

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