Publié le 19 novembre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00 | Le Soleil.

Port de Québec: une aide de 150 M$ demandée au fédéral

Le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec (APQ), Mario Girard, ne se gêne plus pour parler de ce projet, qui comprend l’ajout de deux quais, dont un en eau profonde, et le déplacement de la plage de la baie de Beauport. PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, YAN DOUBLET

ANNIE MORIN

(Québec) Le Port de Québec demande 150 millions $ au gouvernement fédéral pour agrandir ses installations dans le secteur de Beauport.

Le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec (APQ), Mario Girard, ne se gêne plus pour parler de ce projet, qui comprend l’ajout de deux quais, dont un en eau profonde, et le déplacement de la plage de la baie de Beauport. L’organisme fédéral se donne l’année 2014 pour terminer les plans, effectuer les études environnementales et les consultations publiques, dans l’espoir d’amorcer la construction en 2015.

Mais pour cela, il faut du financement. Mario Girard n’avait jamais dévoilé son montage financier et ses demandes d’argent public. Il l’a fait lors d’une entrevue éditoriale au Soleil la semaine dernière.

Ainsi a-t-on pu apprendre que le gouvernement fédéral serait sollicité pour 149 millions $. L’APQ débourserait elle-même 174 millions $ et ses partenaires privés, 232 millions $. Cela pour un total de 555 millions $ investis sur cinq ans.

Pour 325 millions $, Beauport gagnerait un quai, le quai 54, devant accueillir davantage de navires de marchandises dans ce secteur congestionné.

Le réaménagement permettrait également d’ajouter 30 % plus d’espace à quai pour l’entreposage de vrac solide. Le sable excavé servirait à remodeler et à solidifier la plage de la baie de Beauport, qui doit demeurer accessible au public.

Un autre quai

Avec 140 millions $, il est prévu de construire un autre quai de type duc-d’albe à l’embouchure de la rivière Saint-Charles. Un duc-d’albe permet de transborder du vrac liquide sans toucher terre, à même un réseau de pipelines sous-marins ou sur pilotis.

Le projet est sensiblement le même que celui préparé par Ross Gaudreault, précédent pdg du Port de Québec, qui demandait à Ottawa de financer l’ensemble du projet alors évalué à 400 millions $.

Selon l’information mise à jour et déjà transmise au gouvernement fédéral, l’agrandissement permettrait de générer des retombées économiques de 253 millions $ annuellement et la création de 2000 emplois directs et indirects en phase d’exploitation, 5700 pendant la construction. Le gouvernement fédéral tirerait 18 millions $ de revenus annuels et récupérerait donc son investissement en l’espace de 12 ans. Mario Girard a précisé au Soleil que 29 analyses de tout type étaient en cours pour documenter le milieu récepteur, évaluer l’impact sur l’environnement, mais aussi établir précisément les coûts, les méthodes de construction et l’échéancier.

Cela en attendant le nouveau programme d’infrastructures promis par le gouvernement conservateur de Stephen Harper. «Tout est aligné. La bonne année pour que le Port de Québec puisse démarrer son projet d’expansion avec l’appui d’Ottawa, c’est 2014, début 2015», résume M. Girard, qui fera sa demande officielle de financement quand tout sera attaché.

Le pdg du Port s’est également engagé à présenter son nouveau projet à ses «partenaires» provinciaux et municipaux. «C’est un peu là le nouvel esprit du Port de Québec. C’est tellement tannant d’entendre dire qu’on veut être un îlot fédéral, pas se préoccuper des autres. C’est pas du tout vrai. […] On veut travailler avec les intervenants de la région», a-t-il assuré au Soleil, appuyé par le président du conseil d’administration, Éric Dupont. «C’est un projet complètement majeur pour Québec», a d’ailleurs insisté M. Dupont.

La semaine dernière, le maire de Québec, Régis Labeaume, a déclaré que l’attitude du Port de Québec dans le dossier du terminal de granules de bois de l’anse au Foulon pourrait influencer la réception de ses projets futurs. «Après ça, le Port a des projets. Comment voulez-vous qu’on donne notre appui aux autres projets?» a-t-il demandé.

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