Un nouvel avis d’infraction pour Arrimage Québec | Le Devoir.

Publié le 17 janvier 2014, Le Devoir

Un nouvel avis d’infraction pour Arrimage Québec

Photo : Renaud Philippe – Le Devoir

Isabelle Porter

Le ministère du Développement durable et de l’Environnement confirme que la poussière rouge découverte la semaine dernière dans le port de Québec est de l’oxyde de fer et qu’elle provient des activités d’Arrimage Québec.

Le ministère du Développement durable et de l’Environnement a envoyé mercredi un nouvel avis de non-conformité à l’entreprise Arrimage Québec, à la suite d’un récent épisode de poussière rouge. Or l’entreprise rétorque qu’il appartient à Ottawa et non à Québec de surveiller ses activités.

L’avis de non-conformité découle de poussière repérée le 9 janvier dans la zone portuaire. Rien ne prouve à ce jour qu’elle est liée aux poussières rouges vues dans le quartier Limoilou deux jours plus tard.

En plus du cas de Limoilou, le ministère avait en effet reçu deux appels concernant des poussières trouvées sur la glace à proximité du quai 53. Or voilà qu’il confirme que la poussière dans le port est de l’oxyde de fer et qu’elle provient des activités d’Arrimage Québec, qui transborde du minerai à proximité.

« L’entreprise est blâmée pour avoir émis un contaminant dans l’environnement et pour ne pas en avoir averti immédiatement le ministère », a souligné le porte-parole Frédéric Fournier.

Du côté d’Arrimage Québec, on s’est refusé à tout commentaire jeudi, mais on a permis au Devoir de consulter la lettre transmise au ministère par les avocats de l’entreprise.

L’entreprise se défend

Dans cette lettre, Arrimage met en doute l’existence de la poussière du 9 janvier. « Nous souhaitons connaître l’évènement précis auquel vous [vous] référez de même que l’identification du contaminant dont vous alléguez l’émission, le dépôt, le dégagement ou le rejet. »

Surtout, l’entreprise rappelle qu’elle a déjà intenté un recours judiciaire visant le ministère en décembre. Elle plaide que ce n’est pas à lui de faire la surveillance environnementale de ses activités. Cette dernière, écrit l’avocate, « ne relève pas de la juridiction du MDDEFP, mais de celle du gouvernement fédéral ».

C’est au moins la quatrième fois que le MDDEFP diffuse un avis contre Arrimage Québec depuis le premier épisode de poussière rouge à l’automne 2012.

Les deux derniers avis portaient sur le dossier du nickel et sur celui du terminal de granules.

Dans le premier dossier de poussières rouges, Arrimage avait reconnu sa responsabilité, mais avait fait valoir que les poussières en question étaient sans danger pour la santé. Or la Santé publique (DRSP) pense autrement. « Quelle que soit l’émission de composés dans l’air, la DRSP n’est jamais favorable à ce genre de situation et les effets […] sont déplorables », a-t-on indiqué jeudi.

Concernant l’oxyde de fer en particulier, la DRSP remarque qu’il « n’a pas d’effet immédiat [sur] la santé » mais « peut présenter des risques au plan respiratoire, particulièrement pour les personnes souffrant d’asthme ».

Du côté du Port de Québec, on souligne par ailleurs que la contamination du 9 janvier avait lieu loin de la zone urbaine, « sur les berges, en bordure de l’eau ». « Ce n’était pas dans la communauté », a fait valoir le porte-parole Anik Métivier en parlant d’un incident « mineur » et de « courte durée ».

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