Publié Jeudi, 14 mai 2015 11:05 | JDQ

Projet d’agrandissement: Le Port de Québec n’a que faire du BAPE | JDQ.

Le ministre de l’Environnement, David Heurtel. PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK

GENEVIÈVE LAJOIE

Le torchon brûle entre le gouvernement Couillard et le Port de Québec au sujet de son projet d’agrandissement.

L’Association portuaire a rabroué jeudi le ministre David Heurtel et prévenu qu’elle n’a pas l’intention de se soumettre au BAPE ou à toute autre forme de contrôle exercé par Québec.

Une attitude que dénonce le premier ministre Philippe Couillard, qui a même annulé une visite des installations portuaires pourtant prévue depuis plusieurs semaines. «Je trouvais que l’ambiance, aujourd’hui, ne se prêtait pas à une conversation agréable», a-t-il convenu.

Le ministre de l’Environnement disait jeudi matin avoir en main une entente avec le Port de Québec pour un processus de consultation conjoint avec le fédéral. «On va faire des audiences publiques en commun», a-t-il déclaré aux journalistes.

Des affirmations aussitôt niées par l’administration portuaire de Québec. «L’APQ n’a pas l’intention d’assujettir son projet à l’obtention d’un certificat d’autorisation émis par le gouvernement du Québec et au processus d’audiences publiques du BAPE», a-t-on fait valoir.

Plus encore, la direction du Port déplore la «sortie prématurée» du gouvernement Couillard«qui a semé la confusion autour d’un projet économique majeur».

Selon la porte-parole du Port, Marie-Andrée Blanchet, il n’a jamais été question de consultations publiques conjointes. «Nos discussions (…) ont amené les deux parties à examiner la possibilité que le ministre, par l’entreprise du BAPE, puisse soumettre des questions à l’APQ», le BAPE n’ayant qu’un simple statut de participant comme n’importe quel autre citoyen.

Le Port annoncera vendredi la formule de consultations qui sera pilotée par trois commissaires, en vertu des lois fédérales.

Couillard réplique

Philippe Couillard rétorque qu’il y aura un BAPE, n’en déplaise à l’administration portuaire.«Je comprends que les ports sont des installations fédérales, mais il y a des parties de la Loi sur la qualité de l’environnement, de la loi québécoise, selon nous, qui s’appliquent, notamment ce qui touche la qualité de l’air et les fonds marins».

Interrogé au sujet de cette querelle, le maire Labeaume a de son côté louangé le travail effectué jusqu’à présent par le Port de Québec dans son projet d’agrandissement. «Le Port de Québec, et j’ai hâte qu’ils le rendent public, se sont imposé des audiences publiques, un cheminement qui me semble être le plus sévère de tous les ports au pays. Moi ce que le Port m’a présenté, c’est très crédible. Et il n’y a pas un port au Canada qui s’est imposé une démarche critique comme celle-là.»

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