«Je veux avoir l’heure juste» | JDQ.

Mardi, 21 juillet 2015 20:44 | MISE à JOUR Mardi, 21 juillet 2015 21:54 | JDQ.

«Je veux avoir l’heure juste»

Véronique Lalande réclame des analyses plus poussées sur les contaminants dans l’air de Limoilou. «Je reste préoccupée. Je veux avoir l’heure juste sur l’ensemble des matières», insiste Véronique Lalande qui parle au nom du groupe citoyen Vigilance Port de Québec. Les données «d’un seul capteur» de poussière sont insuffisantes et «partielles» à ses yeux pour tirer des conclusions. PHOTO LES ARCHIVES, JEAN-FRANCOIS DESGAGNÉS.

 

JEAN-LUC LAVALLÉE

Sceptique et déçue des conclusions «biaisées» d’un rapport de la Santé publique qui minimise les risques liés à la poussière de nickel, Véronique Lalande veut avoir l’heure juste sur l’ensemble des contaminants dans l’air de Limoilou.

«Avec la santé publique, c’est déception après déception, alors je ne suis pas étonnée», a confié l’instigatrice du groupe citoyen Vigilance Port de Québec, réagissant mardi à la une du Journal qui a obtenu une version confidentielle préliminaire d’un rapport qui sera rendu public en août.

Rappelons que le directeur de la santé publique (DSP) de la Capitale-Nationale conclut que le risque de cancer lié à la présence de «faibles doses» de nickel en provenance du Port de Québec dans Limoilou est «négligeable» et que le risque de maladies chroniques est «acceptable». En revanche, il reconnaît que le nickel peut présenter un risque de pathologies allergiques.

«Les citoyens ne sont pas préoccupés par les risques de cancer, mais par les problèmes qu’on vit maintenant. Ma petite fille, elle a les yeux rouges, puis quand on part au chalet la fin de semaine, elle n’a plus les yeux rouges. Mais ça, pour la santé publique, c’est des “désagréments”, ce n’est pas un impact à la santé», martèle Mme Lalande. Elle pourfend l’attitude de «fermeture» de la Santé publique qui ne consulte pas les citoyens.

Une étude au plus vite

À l’instar du NPD, qui presse le DSP de s’intéresser à «l’ensemble des particules en suspension dans l’air de Limoilou», Mme Lalande s’inquiète au plus haut point des autres polluants qu’elle inhale au quotidien. Le nickel, admet-elle, représente une infime partie du problème chronique de poussière. Voilà au moins un point sur lequel elle s’entend avec le DSP.

Dans son rapport, le DSP s’est dit surtout préoccupé par la présence de «toute une gamme de polluants présents dans l’air» de Limoilou, provenant de sources diversifiées (incinérateur, transport, procédés industriels, chauffage au bois, etc.) et recommande de mener une nouvelle étude pour avoir un portrait global.

«Ça fait trois ans qu’on les presse et on est encore au stade d’une étude», s’impatiente Mme Lalande.

«Je vous accorde que c’est long, mais c’est un travail de longue haleine aussi», a réagi Annie Ouellet au CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et services sociaux). «Le but, ce n’est pas de faire une chasse aux sorcières. Il faut qu’on aille chercher des données, et qu’on soit le plus clair possible et factuel.»

PAS PLUS D’AFFLUENCE DANS LES URGENCES

Les pics de pollution au nickel n’ont pas généré une affluence supplémentaire à l’urgence pour des cas d’asthme, apprend-on dans le rapport confidentiel de la santé publique que Le Journal a obtenu.

«Une étude sommaire réalisée par la Direction de la santé publique n’a pas permis de faire un lien entre les journées montrant des concentrations de nickel plus grandes que 200 nanogrammes/mètre cube (…) et le nombre moyen d’admissions à l’urgence pour un diagnostic d’asthme, le jour même ou le lendemain», peut-on lire.

Toutefois, nuance-t-on, «il se peut que des personnes symptomatiques n’aient pas consulté». Il s’agit d’une évidence selon Véronique Lalande du groupe de vigilance sur les activités du Port. «La majorité des gens se traitent par automédication et ils ne se retrouvent pas aux urgences pour de l’urticaire, de l’eczéma, de l’asthme ou des rhinites. Tant que la santé publique ne documentera pas ça, elle n’a aucun moyen de savoir l’ampleur de la problématique».

Tant au Port de Québec que chez Arrimage Québec ou au cabinet du ministre de l’Environnement, les porte-parole ont été peu bavards, mardi, préférant attendre la publication du rapport final en août avant de commenter ses conclusions.

via «Je veux avoir l’heure juste» | Le Journal de Québec.

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