À l’Agence canadienne d’évaluer l’agrandissement du port de Québec | Le Soleil.

Publié le 12 août 2015 à 05h00 | Mis à jour à 08h34 | Le Soleil.

À l’Agence canadienne d’évaluer l’agrandissement du port de Québec

Après plusieurs mois de pourparlers difficiles entre le Port de Québec et le gouvernement provincial, les autorités portuaires ont accepté que le projet Beauport 2020 soit évalué par une agence environnementale indépendante, et non par le BAPE. PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, JEAN-MARIE VILLENEUVE

PATRICIA CLOUTIER

(Québec) Le ministre de l’Environnement David Heurtel et le Port de Québec se sont entendus pour remettre entre les mains de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale le projet d’agrandissement Beauport 2020. Le public est invité, d’ici le 9septembre, à soumettre ses premiers commentaires.

Après plusieurs mois de pourparlers, parfois difficiles, entre le Port de Québec et le gouvernement Couillard, la solution a été trouvée le 31 juillet, mais est passée inaperçue. Le Port a accepté que son projet fasse l’objet d’une évaluation environnementale indépendante, mais pas par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) québécois, tel que le réclamait le ministre Heurtel.

«Le ministre est satisfait de cette entente, parce que ça va permettre au gouvernement québécois de participer à un processus qui est indépendant et collaboratif, et de faire valoir les préoccupations de la population du Québec», a soutenu mardi son attaché de presse Guillaume Bérubé.

Pourtant, le 14 juillet dernier, le ministre Heurtel répétait que le BAPE finirait par mettre son nez dans les projets du Port. «Le ministre a toujours parlé d’un BAPE au moment où le Port parlait de faire sa propre analyse environnementale. Là, on est arrivés à une entente, à une analyse qui sera indépendante, alors on ne dédoublera pas le processus», justifie M. Bérubé.

Le ministre Heurtel dit être hautement préoccupé par trois points de ce projet d’agrandissement: la qualité de l’air, l’écosystème marin, et le traitement des matières dangereuses.

Afin de garder un oeil sur ces enjeux, les experts du ministère de l’Environnement devraient travailler main dans la main avec ceux du gouvernement canadien, en vertu de l’Entente de collaboration Canada-Québec en matière d’évaluation environnementale, qui a été signée en 2010. C’est toutefois l’Agence canadienne qui est maître du dossier et de l’échéancier.

Au port de Québec, on se réjouit de cette entente. «C’est le processus qui apparaît le plus satisfaisant pour les deux parties», explique la porte-parole Marie-Andrée Blanchet. «On pense que c’est la meilleure tribune pour que le public puisse discuter de ces enjeux-là en dehors du débat juridictionnel», ajoute Mme Blanchet.

Dossier toujours devant les tribunaux

Rappelons que le gouvernement du Québec et le port de Québec sont devant les tribunaux en ce moment pour déterminer si la Loi québécoise sur la qualité de l’environnement s’applique à cette entité fédérale.

L’Agence canadienne d’évaluation environnementale a déjà établi les grandes lignes de ce qu’elle veut étudier dans ce projet. Elle se penchera entre autres sur l’impact de l’ajout d’un quai de 610 mètres, sur le réaménagement de la plage de la baie de Beauport et sur la gestion des déchets, des résidus de cargaison et des matières dangereuses. On ne sait pas encore si le projet fera l’objet d’audiences publiques ou si les citoyens seront appelés à s’exprimer par écrit seulement.

Chose sûre, ils pourront le faire au moins trois fois tout au cours du processus qui devrait prendre entre un et deux ans. Les intéressés peuvent obtenir plus d’information sur le projet et le commenter au www.ceaa.gc.ca, en faisant une recherche avec le numéro de projet 80107.

Le Port de Québec estime que son projet Beauport 2020, qui prendra cinq ans à bâtir, créera 1100 emplois permanents et 100millions $ en retombées économiques. Le gouvernement fédéral lui a déjà octroyé une subvention de 60 millions $ le 10 juillet dernier. Les élus de la Ville de Québec pourront quant à eux poser leurs questions aux dirigeants du Port lors d’un comité plénier promis pour l’automne.

via À l’Agence canadienne d’évaluer l’agrandissement du port de Québec | Patricia Cloutier | Environnement.

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