Le PQ dénonce le rejet d’un BAPE sur le projet d’expansion | Le Devoir.

Le PQ dénonce le rejet d’un BAPE sur le projet d’expansion

Publié le 12 août 2015 17h43 | Le Devoir

Photo: Alexandre Shields

Alexandre Shields

Le Parti québécois dénonce la décision du gouvernement Couillard de laisser tomber la tenue d’un BAPE sur le projet d’agrandissement du port de Québec.

« Le gouvernement libéral a choisi d’abandonner tout pouvoir décisionnel et de se rabaisser au simple niveau d’intervenant », a déploré mercredi le porte-parole péquiste en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault.

L’évaluation du projet « Beauport 2020 » a en fait été confiée à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE). Par la voie d’un communiqué publié le 31 juillet, le ministre de l’Environnement David Heurtel a toutefois fait valoir que le gouvernement du Québec « collaborera avec l’ACEE à toutes les étapes du processus ».

Ce n’était pourtant pas ce que répétait M. Heurtel depuis le mois de mai, a rappelé le député Gaudreault. « Le ministre est revenu sur sa parole et s’est couché devant l’Administration portuaire de Québec et le fédéral, comme son gouvernement le fait de plus en plus souvent, malheureusement », a-t-il laissé tomber.

David Heurtel a en effet promis à plusieurs reprises depuis le mois de mai de mandater le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour qu’il évalue le projet d’agrandissement des infrastructures portuaires. Une idée qui a toujours été rejetée par l’administration du port du Québec, qui a souligné que seule la législation fédérale devait s’appliquer dans l’étude du projet d’expansion.

Pour les péquistes, cette façon de faire démontre que les Québécois ne sont que « locataires sur leur propre territoire ». « Dans ce dossier comme dans de nombreux autres, les conséquences sont assumées directement par les Québécois. Décidément, sur le plan environnemental, le gouvernement de Philippe Couillard n’a pas de colonne ; soit il crée des BAPE de façade, comme dans le cas du projet Énergie Est, soit il choisit d’abandonner tout pouvoir décisionnel au profit d’Ottawa », a martelé M. Gaudreault.

200 millions

Le projet mis de l’avant par le Port de Québec prévoit surtout le prolongement des quais sur une longueur de 610 mètres, dans le cadre de la première phase des travaux. Des investissements de près de 200 millions de dollars sont prévus.

Le projet présenté sur le site Web du Port jusqu’en avril dernier était toutefois plus ambitieux. On prévoyait alors des investissements de 500 millions de dollars d’ici 2020, notamment pour la construction d’un duc-d’Albe « voué au vrac liquide ». Cette structure permet de charger des navires sans avoir à recourir à un quai. Elle peut, par exemple, être reliée à la terre ferme par un oléoduc sous-marin.

« Avantage hautement stratégique, le duc-d’Albe offrira une solution compétitive pour le Port de Québec afin de devenir un point de sortie pour les exportations de produits pétroliers canadiens », insistait alors l’administration dans la brève présentation du projet. Le pétrole aurait pu être acheminé par train jusqu’au port, en traversant au passage des quartiers résidentiels.

Il faut dire que les producteurs de pétrole de l’ouest du pays recherchent plus que jamais des moyens d’exporter une production en pleine croissance, en raison de l’exploitation des sables bitumineux. L’option de Beauport aurait d’ailleurs pu s’avérer intéressante, dans la mesure où son secteur portuaire est le dernier en eau profonde avant les Grands Lacs.

La présentation de Beauport 2020, désormais disponible sur le Web, ne fait plus mention de ce volet. Une vidéo de promotion, mise en ligne le 1er juin, évoque simplement le transbordement de « vrac liquide », mais sans plus de précision.

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