Poussières du Port de Québec: quatre fois plus que les normes | Journal de Québec.

Publié le lundi 17 décembre 20h09

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Poussières du Port de Québec: quatre fois plus que les normes

Nicolas Lachance

QUÉBEC – Les poussières émanant du Port de Québec contiennent des quantités de métaux lourds quatre fois plus élevées que les normes de décontamination des sols, et ce, partout en ville, selon l’analyse de nouveaux échantillons.

Durant le mois de novembre, la citoyenne Véronique Lalande et un expert en environnement ont recueilli des échantillons de poussière dans plusieurs secteurs, partant du Port et allant jusqu’au quartier Saint-Jean-Baptiste. «Ce sont des quantités hallucinantes, a laissé tomber Mme Lalande. Ce qui est frappant, c’est le taux élevé des métaux que déverse Arrimage Saint-Laurent, comme le zinc, le nickel et le cuivre (…) En moyenne, on dépasse les taux industriels, face aux normes de contamination des sols. On est dans le double et le triple et le quadruple.»

Les résultats les plus impressionnants se sont retrouvés sur les berges de la baie de Beauport, plus précisément sur la terrasse où se trouvent les restaurants. «C’est rocambolesque, a affirmé la citoyenne de Limoilou. Et on parle seulement de la fine couche sur les tables de pique-nique.»

Depuis longtemps

Mme Lalande avait d’abord alerté l’opinion publique après qu’un déversement de fer ait provoqué la dispersion d’une poudre rouge jusqu’à son domicile de Limoilou, l’automne dernier. La compagnie Arrima­ge Saint-Laurent avait pris le blâme, prétextant qu’il s’agissait d’un événement isolé.

Selon Mme Lalande, les résultats prouvent qu’il ne s’agirait pas seulement d’un épisode, mais d’une situation répétée de dispersion de métaux lourds dans l’atmosphère et sur le sol de la Ville de Québec. «On voulait déboulonner la thèse que c’était un événement isolé, dans le temps et dans l’espace»

D’ailleurs, des résidents de Lévis avaient même présenté au Journal des preuves photographiques qu’il y avait eu plusieurs tempêtes de poussière l’été dernier. Des résidents du Cap-Blanc s’étaient aussi plaints dans les médias.

Peu de réponses

Depuis une semaine, la santé publique, le ministère de l’Environnement et la Ville de Québec ont les résultats entre leurs mains. «Reste qu’on sent qu’on dérange profondément», a avoué Mme Lalande, soulignant le malaise que semble provoquer cette affaire sur le plan politique.

Selon elle, Arrimage Saint-Laurent et le Port font la loi depuis longtemps. «Incroyable de penser que ça pourrait être comme ça depuis des années. Il faut voir les activités d’Arri­mage du Saint-Laurent. C’est comme une mine en plein centre-ville.»

Par ailleurs, Arrimage Saint-Laurent devait fournir un rapport au ministère de l’Environ­ne­ment afin de prouver que l’entreprise avait apporté des modifications pour empêcher de nouveaux épisodes de poussière.

Les résultats officiels seront dévoilés cet après-midi par Véronique Lalande, qui présentera également la méthodologie de l’enquête, en conférence de presse.

Camions recouvert de poussières

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