Anse au Foulon: en guerre contre le nouveau terminal | Le Soleil.

Publié le 07 novembre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 10h48, Le Soleil.

Anse au Foulon: en guerre contre le nouveau terminal

Un premier silo sera érigé cette semaine au terminal de l’anse au Foulon, ici photographié au début des travaux. LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE

ANNIE MORIN

(Québec) Nature Québec et le Conseil régional de l’environnement (CRE) de la région de la Capitale-Nationale partent en guerre contre le terminal de granules de bois en construction à l’anse au Foulon. Même le comité de relations avec la communauté du Port de Québec demande de surseoir au projet. Le maire Régis Labeaume, lui, blâme Arrimage Québec pour la précipitation.

Les deux organismes environnementaux ont publié un communiqué de presse sur ce qu’ils qualifient de «mauvais projet au mauvais endroit», mercredi après-midi. Leurs dirigeants demandent aux autorités régionales de le stopper.

«Il faut mettre fin à cette erreur monumentale qui ne présente aucun avantage pour la population, qui compromet toute tentative d’intégration intelligente des activités portuaires à la vision d’aménagement développée pour ce secteur et qui entre en contradiction avec une utilisation responsable de la biomasse», peut-on lire.

En entrevue téléphonique, Alexandre Turgeon, directeur général du CRE, en ajoute une couche. Le comité de relations avec la communauté du Port de Québec, dont il fait partie, s’est réuni d’urgence cette semaine et a demandé d’arrêter les travaux le temps d’analyser l’étude d’impact environnemental soumise par le promoteur, la Compagnie d’arrimage de Québec.

Les membres, dont font partie la Ville de Québec et la Communauté métropolitaine de Québec, voulaient un mois pour poser leurs questions et obtenir des réponses, a confirmé le président Gaston Déry, précisant que lui-même ne prenait position, mais jouait un rôle de «facilitateur».

La requête a été rejetée par l’Administration portuaire de Québec (APQ). «Tout le monde est un peu jeté à terre. C’est pour ça qu’on interpelle certains acteurs, la Ville, la CCN [Commission de la capitale nationale] et le gouvernement du Québec pour qu’ils sonnent des cloches et que le Port se réveille», a réagi mercredi M. Turgeon.

Échéancier trop serré

Joint par Le Soleil, Anick Métivier, porte-parole de l’APQ, a fait valoir que l’échéancier de réalisation était trop serré pour prendre une pause dans la construction. L’un des deux silos de 45 mètres de haut sur 48 mètres de diamètre doit être monté dès cette semaine. L’autre le sera au printemps en vue des premières livraisons prévues en août 2014. Il faut aussi aménager des convoyeurs couverts et une station de déchargement ferroviaire fermée.

M. Métivier affirme que le terminal de granules de bois est «un bon projet», approuvé sur la base d’une étude «faite très sérieusement». Il assure que l’avis de la communauté sera considéré pour les mesures de mitigation prévues dans le secteur. Il ajoute que la démarche de développement durable dans laquelle est engagé le Port fera en sorte que le processus d’approbation des projets va être «bonifié dans le temps».

Labeaume impatient

À l’hôtel de ville, le maire Régis Labeaume a été mis au courant des derniers développements et montré de nouveaux signes d’impatience, mercredi. «Nous blâmons sévèrement Arrimage Québec qui fait la preuve encore une fois qu’elle n’est pas arrivée au XXIe siècle et qui n’a pas encore compris qu’on vivait en société», a-t-il fait savoir par la voix de son attaché de presse, Paul-Christian Nolin.

Celui-ci a ajouté que le maire était d’accord avec l’idée du transbordement sous couvert – «si on avait ça partout, on n’aurait pas connu des épisodes comme la poussière» rouge ou de nickel -, mais qu’il s’attendait à un plus grand effort de consultation. Le message a été fait «à qui de droit» mercredi, a assuré M. Nolin.

********************

L’Environnement revient à la charge

Le ministère de l’Environnement du Québec a informé dès le 21 août Arrimage Québec qu’il lui faudrait une autorisation provinciale pour procéder aux aménagements projetés à l’anse au Foulon «notamment afin d’évaluer les mesures d’atténuation prévues au niveau du bruit et relativement à la mise en place de dépoussiéreurs». L’Administration portuaire du Québec lui a répondu une fois de plus que la loi québécoise ne s’appliquait pas sur les terrains fédéraux, mais qu’une copie des documents d’évaluation environnementale serait transmise.

Ce à quoi le Ministère a répliqué qu’aucun jugement n’avait encore été rendu en ce sens. À ce jour, il attend toujours l’étude d’impact environnemental. «La Direction des affaires juridiques est consultée dans ce dossier afin d’établir une stratégie d’intervention efficace et ainsi donner les suites appropriées au dossier», a fait savoir le cabinet du ministre Yves-François Blanchet, mercredi soir.

via Anse au Foulon: en guerre contre le nouveau terminal | Annie Morin | Environnement.

Les commentaires sont fermés.