J’assiste aux comités pléniers à la Ville depuis des années. À chacune de ces séances, la Ville remet aux journalistes, tout comme aux élus, les documents qui seront présentés. Mardi, devant le refus du Port, celle-ci n’a toutefois pu fournir les documents aux journalistes, soi-disant pour ne pas déconcentrer les élus. Ou bien le Port prend les élus municipaux pour des incapables, ce qui, j’ose l’espérer, n’est pas le cas, ou bien on a fait le calcul que les journalistes ne pourraient pas trop creuser le sujet et arriver avec des questions trop pointues en point de presse.

Le Port a habitué les médias à son manque de transparence. Il est plus difficile d’obtenir une entrevue avec son pdg, Mario Girard, qu’avec le premier ministre du Québec. On fonctionne par communiqués et on multiplie les entraves. Et on se demande pourquoi les gens sont méfiants.

Questions plantées

Quoi qu’il en soit, les attentes étaient, précisons-le, très élevées envers ce comité plénier que le maire avait promis à la mi-juin. On devait vider la question et éviter de faire de la petite politique.

M. Labeaume s’est pourtant vite rangé derrière tous les arguments de M. Girard, selon qui la pérennité du port dépend carrément du projet d’agrandissement.

On aurait pu s’attendre à ce que M. Labeaume soulève des craintes par rapport à l’environnement, et au fait que le Port ne peut préciser quelles activités seront effectuées dans les nouvelles installations, alors qu’il peut chiffrer les bénéfices anticipés chaque année.

Transborderont-ils du pétrole? Quoi d’autre? Impossible de le savoir avant que le projet ne soit concrétisé. On s’en remet au Processus environnemental de participation citoyenne (PEPC), organe créé et dirigé par le Port.

M. Girard était plus intéressé à parler d’un sondage favorable au Port, sans même fournir les documents à ce sujet. Quant au fait qu’on rende publiques des données sur l’air dans Limoilou, il s’agit d’une belle avancée, certes, mais qui ne concernait pas le projet d’agrandissement.