Deux ex-dirigeants du BAPE ont validé le projet de terminal de granules | Le Devoir.

9 novembre 2013 | Isabelle Porter | Ville de Québec, Le Devoir.

Port de Québec – Deux ex-dirigeants du BAPE ont validé le projet de terminal de granules

L’étude d’impact du controversé projet de terminal de granules a été réalisée par un ancien vice-président du Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE) et validée par le président qui siégeait à ses côtés à l’époque.

Pierre Fortin a été vice-président du BAPE de 2007 à 2012. Il travaille comme consultant pour la compagnie qui pilote le projet, Arrimage Québec. C’est à lui que l’entreprise a donné le mandat de réaliser l’étude d’impact via son entreprise Environnement PF.

Dans le rapport, il écrit que « la présence des silos cadre avec les installations existantes et les activités dédiées du site visé sans nuire à la jouissance des lieux par les résidents à proximité et les usagers de passage ».

Il ajoute que le projet s’inscrit notamment dans une « démarche de communication auprès [des] citoyens ».

Ces derniers jours, le terminal a fait l’objet de critiques tous azimuts, notamment de la ministre responsable de la région, Agnès Maltais. « Le Port ne peut pas faire une telle intervention sur les rives du fleuve sans consulter plus sérieusement la population. »

« Travail très sérieux »

Pour défendre le projet, le président du Port, Mario Girard, a vanté les mérites de l’étude d’impact vendredi matin. « On a fait une analyse d’impact comme ça n’a jamais été fait dans toute l’histoire du Port de Québec, a-t-il déclaré à Radio-Canada. Il y a eu du travail très sérieux. »

Le Port a fait valider l’étude par deux experts : l’ancien président du BAPE Pierre Renaud et l’ex-commissaire fédérale à l’environnement Johanne Gélinas. Dépistage aléatoire pour contrer l’alcool au volant ?

« On l’a fait relire par notre comité et par deux personnes indépendantes, a fait valoir la porte-parole du Port, Annick Métivier. Ils ont apporté leurs commentaires et nous les avons transmis au promoteur. »

M. Renaud était président du BAPE à la même époque que Pierre Fortin, soit jusqu’en 2012. Il avait dû quitter son poste après l’arrivée au pouvoir du Parti québécois et a fait parler de lui cet été quand des groupes environnementaux lui ont reproché de travailler comme conseiller pour une minière.

Quant à Mme Gélinas, elle vient de terminer un mandat comme consultante au Port de Québec pour le doter d’une stratégie en développement durable. Le Devoir a tenté en vain de les joindre vendredi.

Il n’a donc pas été possible de savoir comment, à leurs yeux, ce projet respectait les principes du développement durable, dont l’acceptabilité sociale. Interrogée sur l’apparente contradiction entre ce projet et sa démarche en développement durable, la porte-parole a concédé que ce n’était pas idéal.

« C’est sûr et certain que dans l’avenir, pour les autres projets, on va revoir nos façons de faire. Mais dans les circonstances, avec l’échéancier qu’on avait, on a fait le maximum, a expliqué Annick Métivier. Ce projet-là a débuté bien avant qu’on commence cette stratégie-là [en développement durable]. »

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